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Nous avons grandement besoin de vampires de sang-froid et de vampires ancestraux (ces derniers issus des postes vacants) !

Il est désormais interdit de faire un vampire ancestral non issu des postes vacants,
car ça n'est pas réaliste, il y a bien plus de vampires de sang-froid que de vampires ancestraux !
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TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1.

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Alceste C. Harker
Alceste C. Harker
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyDim 22 Aoû - 11:58

    La fête battait son plein. Les convives se déhanchaient sur la piste de danse. Les verres se vidaient un à un. Les discussions foisonnaient. La fête était une réussite. Perdu dans mes pensées, j'écoutai Armand parler de ma cavalière: « Ça ne m’étonne pas d’Emma – elle est toujours là pour surveiller les jeunes hommes en vadrouille. » Je buvais la moindre de ses paroles. Je ne me qualifiais pas d'homme en vadrouille, même si, dans le fond, c'était un peu véridique. Je n'avais aucun point d'attache. Je errais follement sans but précis. J'étais, en quelque sorte, un électron libre. Je n'avais aucune raison de m'attacher à quoi que ça soit. J'étais seul, en vadrouille. « Je la remercie de m'avoir fait découvrir la Nouvelle-Orléans et son monde. Peu de gens sont aussi altruistes avec les nouveaux venus » Je fis un léger sourire à la jeune femme blonde, la remerciant du regard. A présent, je me penchai vers mon camarade de causeries et lui glissai à l'oreille: « De toi à moi, je ne suis pas friand de mondanités. Toutefois, cela me permet de m'intégrer à la société néo-orléanaise. » Je vis qu'il ne m'écoutait pas forcément. Il avait les yeux rivés sur sa cousine, l'air songeur. « Tu as l'air préoccupé. Peur qu'elle fasse une bêtise? »

    Il se tourna vers moi. Il zieuta Emma, et, fit des des va-et-vient entre elle est moi. Il mijotait quelque chose semble-t-il. J'attendis qu'il découvre son jeu, avec une certaine impatience. Tenant fermement mon coupe de champagne, ne voulant aucunement faire choir, une nouvelle fois mon verre, je bus une nouvelles gorgée. C'est à ce moment précis, qu'il sortit de sa voix mélodieuse: « En tout cas, je te conseillerais de l’inviter à danser avant que quelqu’un d’autre le fasse. » J'aurais pu m'étouffer en entendant cela. « Parce qu’il semblerait que j’ai définitivement perdu mon prince charmant aux mains de ma royale cousine. » Afin de ne pas connaître un autre moment de solitude, respirant doucement, j'avalai le précieux breuvage. Je regardais mon camarade avant de lui souffler: « Danser avec ma cavalière me ferait grand plaisir, mais comme tu le vois, elle est en grande conversation avec son amie. Je ne désire pas la déranger. Après tout, la soirée ne fait que commencer. Nous aurons largement le temps de danser plus tard. » Je mis un terme à mon moulin à paroles et regardais Armand observer son petit ami et sa cousine. « De plus, je ne veux pas te laisser seul, ici, à attendre désespérément de pouvoir danser avec ton petit copain. »
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Zéphirin Tovaritch
Zéphirin Tovaritch
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyDim 22 Aoû - 15:07

Alceste et Armand continuent de bavarder gaiement, de même que les femmes. Il n'y a guère que ce cher Zéphirin, qui comme à son habitude, se complaît bien à faire tapisserie, pour rester silencieux. Et songeur. Son poème se retourne dans sa tête, chamboulé par la présence du vampire ancestral. Il se rend bien compte que s'il était seul avec un de ces deux invités, il pourrait s'en sortir, essayer d'engager une conversation ; mais, bien que non timide, il n'a rien de social et n'a pas la moindre envie de s'intégrer dans cette discussion à ses yeux futile et superficielle. Il a du mal à supporter ce rapport, le fait qu'un vampire n'ait pas envie de bouffer un humain tout cru le perturbe, d'autant plus qu'il y en a deux autres qui attendent aussi leur tour. Pauvre Alceste, s'il savait le danger qu'ils courraient tous, avec cette salle mystérieusement infectée de vampires !
Après son éclat en luxembourgeois, c'est plus que ne peut en supporter Zéphirin. Il se rend subitement compte qu'Armand a sans doute dû comprendre ; bien sûr, peut-on attendre un ange déchu ? Cela se voit à ce regard. Tout de suite après, il s'esquive. Toujours aucun sentiment ne l'habite face à cela, il se fiche presque autant d'être agréable aux autres que des suppliques des vampires qu'il torture. Il ne pense même pas à prendre congé, s'éloigne sans un bruit en direction du buffet.

Là bas, alors qu'il goûte d'immondes gâteries - censées être un délice pour les palais délicats, mais Zéphirin les trouve trop sophistiqués, pas assez nourrissants - il rencontre une dame de haut prestige, une vampire particulièrement puissante, qui s'adresse à lui en allemand. Elle dit provenir d'une région reculée de l'Autriche - allons manger des "troisième vienne" - et lui demande s'il parle sa langue, ce à quoi Zéphirin répond sans un accent. Il connaît bien plus l'allemand que l'anglais, et même si c'est une suceuse de sang, il accepte de lui tenir compagnie. Parler cette langue le conforte presque autant que de s'exprimer dans sa langue maternelle. Parfois, il croit voir Victorien, mais toujours quelque chose cloche : trop grand, trop bien habillé, trop entouré, ou tout simplement ayant l'air trop sain d'esprit. Il s'inquiète pour son cousin, ayant peur qu'un accès de folie le prenne, qu'il ait envie de s'attaquer à un vampire. Il connaît son histoire, il sait qu'il a une dent énorme contre eux. Mais Victorien reste malheureusement introuvable.
Prenant congé de la dame autrichienne, il la salue, lui souhaitant de passer une bonne soirée et un bon retour dans son pays. Elle, ayant appris qu'il est luxembourgeois, lui renvoie l'ascenseur, et il sourit tristement, ne lui ayant pas dit qu'il avait été définitivement expulsé du Luxembourg par ses confrères nephilims. Il ne pourra jamais honorer son invitation de venir la voir chez elle - et tant mieux, elle est un vampire tout de même - parce que l'Europe n'est plus sûr pour lui.
Content d'avoir pu exercer son allemand, il revient vers le groupe qu'il avait quitté, un verre d'eau à la main - c'est du Zéphirin tout craché, ne pas se permettre de boire en présence de vampires, par peur que la situation dégénère.

« ... endre désespérément de pouvoir danser avec ton petit copain. » : entend Zéphirin.
Il reconnaît la voix d'Alceste, qu'il ne connaît que depuis ce soir-là. Apparemment, rien n'a changé pendant ces quelques minutes d'absence ; pourrait-il en être autrement ? Armand est bizarre pour un vampire ancestral, même lui l'avoue à contrecœur. Et ce n'est pas une quelconque envie de protéger ces humains qu'il est retourné vers eux. Zéphirin semble mécontent, alors qu'au contraire, il se sent heureux.
« Très sympathiques, ces vampires autrichiens, annonce-t-il en luxembourgeois à l'intention d'Armand. Un peu trop, si tu vois ce que je veux dire. »
Sa manière à lui d'annoncer ses soupçons, sans que les humains ne puissent comprendre. Maintenant, il est sûr qu'Armand le comprendra. Puis il adresse aux deux hommes un sourire éblouissant, un des rares qui puisse lui venir - d'ailleurs, il se peut bien qu'il se soit un peu forcé ; d'un autre côté, il est réellement heureux.
« Je ne gêne pas, j'espère ? continue-t-il dans un anglais fortement teinté de son accent étrange. J'attends mon cousin, l'un de vous l'aurait-il aperçu ? »
Il explique brièvement à quoi ressemble Victorien : son air un peu fou, ses vêtements aussi standards que les siens, son caractère solitaire. Il évite de dire qu'il est réellement un malade mental et qu'il faut être délicat avec lui. Cela, ça appartient à la sphère privée de la famille Tovaritch.
« Un nephilim, bien sûr. » : précise-t-il dans sa langue maternelle.



(Vico, tu as intérêt à répondre, ou je te massacre. è_é)
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Victorien Tovaritch
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyLun 23 Aoû - 21:43

[Hélas... J'ai bien peur de me faire massacrer. Avant de commencer, je m'excuse si Victorien vous déteste, ou est un peu bizarre, mais le propre d'un fou est qu'il est imprévisible...]

Victorien continuait à vagabonder dans la salle. Il s'amusait plutôt bien à dénombrer le nombre de vampires, le danger qu'ils représentaient... C'était passionnant. Victorien voyait déjà le tableau de ses futures chasses : des vampires, des vampires, et encore des vampires... Il y en avait tant qu'il n'avait que l'embarras du choix, d'autant plus que les quotas devaient être plus élevés ici qu'au Luxembourg : une aubaine pour un petit tueur comme le Néphilim.
Il entendit alors un petit bruit sec, suivi de celui d'un liquide qui s'écoule. Il provenait de l'autre bout de la salle. La première réflexion de Victorien fut qu'il y avait une querelle à l'autre bout de la salle ; la seconde qu'il était inadmissible qu'il n'en fasse point partie et la troisième qu'il devait absolument se mettre en route. C'est ce qu'il fit. Il fit demi-tour, bousculant au passage une vampire insignifiante qu'il aurait facilement tuée dans un autre lieu, puis repartit vers l'entrée. Il réussit sans mal à se frayer un passage. Les humains s'écartaient naturellement de lui, comme s'ils avaient peur d'être contaminés par une maladie très dangereuse. ''Merci pour le protecteur de vos vies !'' pensa Victorien. Mais au fond, il n'y accordait aucune importance : il consacrait sa vie à tuer les vampires et non à protéger les humains. Il y avait tout de même une petite nuance.
C'est alors qu'il vit une silhouette sombre assez semblable à la sienne se diriger vers un groupe de gens. Victorien sourit : c'était son cher cousin, Zéphirin. Il calcula qu'il avait assez de victimes potentielles pour un mois : ça devrait être suffisant, comme le fait de se limiter à un seul paquet de céréales, par exemple. Victorien se dirigea vers le petit groupe et s'arrêta alors. Le groupe le regarda avec un air étrange. Il les observa. Au fond, deux humaines discutaient entre elles. Aucun intérêt pour un Néphilim, il passa aux trois hommes. Il trouva alors un étrange mélange qui lui déplait un peu. Cela ressemblait aux trois gardes à l'entrée... En pire. Il y avait évidemment le Néphilim, Zéphirin. Son cher cousin... Victorien était plutôt content de le voir. De même pour Zéphirin, qui se retourna et lui adressa un sourire charmant – du moins, aussi charmant que Zéphirin en était capable. À côté, il y les deux autres races. Victorien décida de regarder d'abord l'humain. Il avait l'air un peu maladroit, sans doute parce que c'était lui qui avait provoqué le bruit de verre cassé. En dehors de cela, il le jugeait correct, puisqu'il se rendit bientôt compte que l'humain était ignorant. C'était une évidence : sinon, il ne serait pas à côté d'un vampire ancestral, à lui parler comme un... voisin. Le vampire ancestral eut l'honneur de rentrer d'office dans le groupe de gens que Victorien détestait d'office : cela étant, c'était normal : il était carrément un ancestral, et depuis qu'il avait rencontré le vampire ancestral luxembourgeois, Victorien haïssait plus que tout les ancestraux. Sa haine ne provenait pas seulement du fait qu'en tant que Néphilim, il ne pouvait le tuer ; mais aussi parce qu'il avait la peur secrète que tous les vampires ancestraux se mettent à lui faire découvrir le même type de secrets que le Luxembourgeois lui avait fait découvrir... et cela, Victorien le détestait particulièrement. Rien n'est plus désagréable que de découvrir que ses certitudes étaient en partie fausses, même pour un fou.
Il adressa un rapide « Hey ! Salut, Zéph' ! Content de te voir ! », puis se tourna vers les deux autres hommes. Le vampire était très classe et, à la réflexion, l'humain aussi. Cela étant, ''être classe'' selon Victorien ne voulait pas dire grand chose. Contenant sa rage, il fit une gracieuse courbette en susurrant : « Je vous salue, messieurs. » Il les regarda. Apparemment, ils le trouvaient fou. Victorien ne savait pas que Zéphirin l'avait effectivement présenté comme quelqu'un ayant un air fou. Voyant que personne ne parlait, Victorien se crut bon de dire :
« Eh oui, bonsoir... Donc, je dois me présenter, est-ce cela ? … Je suis Victorien Tovaritch, pour vous servir (cela lui faisait particulièrement mal de dire ça à un vampire, mais il n'avait pas le choix). Il se trouve que je suis le cousin de mon cous... de Zéphirin. N'est-ce pas Zéph' ? »
Il adressa un sourire forcé à Zéphirin, qui passait pour un sourire tout à fait naturel aux yeux des autres. Il serra franchement la main à Alceste. Il avait l'air bien sympathique, cet humain. Il fit de même avec Armand, mais de manière beaucoup plus crispée : toucher un vampire ancestral, quelle horreur ! Il lui murmura très bas : « Vampire, je t'ai à l'œil. » si bien que seul Armand put entendre ce qu'il disait – et peut-être aussi Zéphirin, mais lui ne comptait pas. Il prit alors son cousin dans ses bras, essuyant sa main contre sa veste, puis il se tourna vers les deux autres interlocuteurs et dit d'un ton mortellement sérieux :
« J'ai deux questions à vous poser. La première : y a-t-il un banquet à cette réception ? Naturellement, de là vient ma seconde question : les américains font-ils de bons fromages ? »
Fou, ce Victorien...
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Léandre Reilly-Fairchild
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyJeu 26 Aoû - 18:08

En plein centre ville, la vieille bâtisse était imposante, froide - comme le sont tous les centres caritatifs, même supposés - et surtout hostile. Hostile au portefeuille, hostile à la conscience. Quatre étages dans le pur style colonial qui tenait tant à cœur aux grands auteurs du sud. Mais je ne suis ni Faulkner, ni Capote et le bâtiment n'était pour moi qu'une grosse maison austère ,synonyme d'ennui et haine. Pourquoi étais-je là ?
A cent mètres de l'entrée j'entendais déjà les bruits de la fête. La rythmique bruitiste de la musique que personne n'écoutait et qui en devenait absurde, les bavardages, les gloussements féminins ridicules et les rires graveleux des hommes, les ronflements de moteurs, le bruits de talons qui claquaient sur le sol comme pour me défendre d'approcher.
Aux alentours des soixante mètres je les voyais de plus en plus distinctement. Robes rouges, noires, chaussures lacées, noires, bracelets d'or ou d'argent glissant au poignet dans un concert de tintements se voulant chic mais qui raisonnait à mes oreilles comme des cris hystériques de petite fille ayant eu son jouet, costumes noirs, cravates, noires. Tous étaient élégants, parlaient et riaient, une coupe de champagne ou de vin tenue de manière négligée. Je sentis une puissante vague de lassitude monter en moi, prête à me noyer et pendant un instant je fus sur le point de la laisser faire. Tourner les talons, acheter de quoi boire au premier chinois tenant un liquid store que je trouverais, rentrer chez moi et me morfondre dans mon désespoir narcissique aux relents de whisky. Je pouvais presque sentir le papier kraft sous mes doigts ...
Au lieu de ça ce fut le carton d'invitation qui dépassait de ma poche. Je plongeais la main dedans, en ressorti une flasque chromée et m'envoyait une généreuse lampée. Dieu puisse garder ton âme auprès de lui Jack Daniel.
Trente mètres, des regards se tournent dans ma direction. Visage, torse, poignets, chaussures, jambes visages. Puis ils se détournent et replongent dans leur conversation au hasard d'une quelconque blague que tout le monde apprécie. Mes longs cheveux retombent sur les côtés de mon visage, je suis mal rasé mais mon costume est impeccable, et cher avec ça. Non je ne porte pas de montre sale conne est-ce que ça te pose un problème ? Tu crois franchement que ça m'éclate ce gala de beaufs ou tout le monde se lèche le cul dans une parodie de courtoisie grotesque ? On atteint les sommets de la branlette de l'ego tout ça pour une non-organisation de charité qui fait semblant de s'occuper des derniers enfants pauvres d'Afrique et du Laos que Madonna et le couple Pitt n'a pas encore adopté.

"Bonsoir."

Elle inclina à peine la tête. Je me trouvais maintenant face aux quelques marches qui me séparaient de l'entrée, fermée par de grandes portes, gardées par deux féroces hôteliers tout de blanc vêtu. Cette volée de marche aurait été plus évidente à monter si elle menait à un échafaud, il m'aurait suffit de passer ma tête dans le noeud alors que l'agonie promet d'être longue. Je présentais mon invitation à l'un des deux hommes dont les mots - tout est en ordre vous pouvez rentrer, passez une bonne soirée - furent comme un coup de poignard ... Et ce bonne soirée avait quelque chose d'étonnamment menaçant. Le déclic de la porte avait quelque chose de froid et d'autoritaire. "Léandre Reilly-Fairchild, vous être coupable d'être un gros con, dit le juge dont les yeux lançaient des éclairs. Il serrait le manche de son marteau avec une telle force que ses jointures en devinrent blanches, puis, appliquant la sentence qu'il n'avait nul besoin de prononcer tant elle était évident, il abattit son marteau en plein dans ma gueule.
A l'intérieur, des groupes de gens comme à l'extérieur. C'était en tout point la même chose, si ce n'était la présence de buffets et de bars. Tout s'assombrit et je me dirigeais vers le plus proche d'entre eux.
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Armand M. Gauthier
Armand M. Gauthier
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyJeu 26 Aoû - 23:02

« De plus, je ne veux pas te laisser seul, ici, à attendre désespérément de pouvoir danser avec ton petit copain. » Armand fit une légère grimace ; il n’avait pas envie de passer pour un désespéré, son orgueil ne lui permettrait pas. Et pourtant il était indéniable qu’il lui devenait de plus en plus difficile de contempler une existence sans le jeune blond à ses côtés. Il s’apprêtait à se défendre de cette remarque lorsque Zéphirin fit son apparition, toujours aussi boute-en-train. « Très sympathiques, ces vampires autrichiens. Un peu trop, si tu vois ce que je veux dire. » Il fallut un instant au vampire pour remarquer qu’il lui parlait en luxembourgeois et non en anglais. « C’est qu’on ne peut pas tous passer les soirs de tempête à jouer de l’orgue dans nos manoirs. » La réponse d’Armand se fit dans un luxembourgeois quasi parfait, malgré son intonation plutôt archaïque et une légère hésitation sur la conjugaison du verbe. Avoir le don des langues ne signifie pas qu’on les parle toutes impeccablement ; chez Armand en tout cas, si son passé de messager de Dieu lui avait accordé le pouvoir de parler et de comprendre toutes les idiomes humaines, depuis sa chute il ne pouvait que les comprendre, devant ainsi en réapprendre une grande partie. Sans oublier que les langues changent avec le temps et les influences, rendant le travail éternellement incomplet.

« Je ne gêne pas, j'espère ? » continua Zéphirin en anglais, afin sans doute de réintroduire Alceste dans la conversation. « J'attends mon cousin, l'un de vous l'aurait-il aperçu ? » Puis, le nouvel ajout en luxembourgeois : « Un nephilim, bien sûr. » « Bien sûr. » répondit-il en toute tranquillité, juste avant qu’un nouveau venu n’interjette un « Hey ! Salut, Zéph' ! Content de te voir ! Je vous salue, messieurs. » L’homme était, lui aussi, vêtu d’un jean et d’un T-shirt. Les traditions semblaient se perdre, dans cette nation. Où étaient passés les bals du dix-septième siècle, dans la splendeur de Versailles ? Les paroles gracieuses et les danseurs agréables ? Hum, ceci dit les danseurs agréables existaient toujours… Mais avant qu’Armand puisse jeter un autre coup d’œil à la piste, le Nephilim fraîchement arrivé se présenta : « Eh oui, bonsoir... Donc, je dois me présenter, est-ce cela ? … Je suis Victorien Tovaritch, pour vous servir. Il se trouve que je suis le cousin de mon cous... de Zéphirin. N'est-ce pas Zéph' ? » Quand on parle du loup. Le dénommé Victorien avait l’air d’être aussi maladroit et mal à l’aise que son cousin dans les situations sociales. C’était sans doute un trait de famille, tout comme l’incapacité à enfiler un costume. Ce qui était nettement différemment ici était la haine intense qu’il sentait onduler en sa direction depuis le corps du deuxième Tovaritch. Encore un Nephilim fanatique et inutilement sanglant, soupira-t-il intérieurement. Aussi lorsque ce dernier lui serra la main, en profitant pour le prévenir qu’il l’avait à l’œil, Armand murmura un « Et alors ? » tout ce qu’il y avait de plus narquois. Un peu de provocation gratuite n’a jamais fait de mal à personne. Enfin, pas lorsqu’on est un vampire ancestral et que l’adversaire est un demi-ange solitaire qui ne peut vous attaquer dans le contexte.

Sans doute que Victorien en était conscient, car il n’élabora pas davantage « J'ai deux questions à vous poser. La première : y a-t-il un banquet à cette réception ? Naturellement, de là vient ma seconde question : les américains font-ils de bons fromages ? » Alors là, il n’en avait aucune idée. L’odeur le repoussait déjà suffisamment pour qu’il ne soit pas tenté de se renseigner à ce sujet. Laissant aux humains le soin de répondre à cette question, Armand se glissa à côté du Tovaritch poète, curieux de découvrir un peu plus le lien qui unissait les deux membres de cette famille. « Ton cousin est absolument charmant, Zéphirin. » fit-il remarquer à ce dernier en luxembourgeois de nouveau. Laissant son regard se promener sur la salle, il garda cependant une oreille attentive à la conversation au cas où il désirerait encore intervenir. Lorsque ses yeux revinrent vers la sortie, il aperçut soudain une ombre familière qui se dirigeait vers eux. « Ah, Léandre, bonsoir. » Décidément, ce soir les Nephilim asociaux étaient de sortie.
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Alceste C. Harker
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyVen 27 Aoû - 14:46

    Discutant sérieusement avec Armand, je ne vis pas le retour furtif de Zephirin. A première vue ce dernier avait fait un rapide détour vers les tables garnies de mets exquis. Il nous regarda successivement Armand et moi, avant de parler dans un idiome que j'ignorais. Ayant longuement discuter via internet avec ce dernier, je devinai qu'il parlais luxembourgeois. Je ne compris pas un traître mot de sa tirade. Par le regard qu'il envoyait à Armand, je compris qu'il s'adressait à lui. « Très sympathiques, ces vampires autrichiens. Un peu trop, si tu vois ce que je veux dire. » Me repassant la phrase incompréhensible, j'essayais de déceler quelque chose qui pourrait me mettre sur la voix de la compréhension. Je trouvai cela frustrant de ne pas comprendre. Soudain dans ce charabia luxembourgeois, je réussis à discerner le mot « vampir » Pourquoi parler de vampire. Que se passe-t-il. Je m'interrogeai. J'allais demander un petit éclairage sur cette étrange phrase quand Armand me surprit en parlant le même idiome: « C’est qu’on ne peut pas tous passer les soirs de tempête à jouer de l’orgue dans nos manoirs. » Certes, il avait plus de maladresses à le parler mais cela ne faisait pas mal aux oreilles. Étonné je ne pus qu'affirmer: « Tu parles aussi luxembourgeois Armand? Je n'ai plus qu'à partir, je me sens à l'écart à présent. » J'eus un léger sourire aux lèvres.

    Je fus surpris par ce dialogue luxembourgeois. Durant quelques instants, je crus oublier la question que je voulais poser à Zephirin. Je repris le fil de mon esprit, me tournant vers lui je lui demandai: « Je ne saisis rien à ta langue maternel, toutefois un mot m'interpelle. Pourquoi tu parles de « vampir »? Je peux me tromper si c'est un faux ami, mais j'ai des doutes. Le terme « vampire » est assez universel, je pense. Tu as vu un vampire en allant au buffet? Je suis sûr que Buffy ne doit pas être loin! » Une nouvelle fois, j'eus la sensation d'avoir peut-être trop parlé. Armand et Zeph me regardèrent longuement. Une nouvelle fois, un ange passait. Je me sentais vraiment mal. Heureusement Zeph brisa la glace en demandant : « J'attends mon cousin, l'un de vous l'aurait-il aperçu ? » Venant seulement de rencontrer Zéphirin, je ne savais vraiment pas à quoi ressemblait le cousin. Avant même que quelqu'un ne réponde il ajouta en luxembourgeois: « Un nephilim, bien sûr. » Je ne pus entendre ce que répondit Armand à cela car un nouvel arrivant fit son apparition parmi nous.

    « Hey ! Salut, Zéph' ! Content de te voir ! Je vous salue, messieurs. » Il avait une dégaine étrange. Aucunement en costume de soirée. Je zieutai vers Armand, je vis qu'il regardait avec un certain dédain. Je crois qu'il n'appréciait pas beaucoup les personnes ne respectant pas un certain protocole. « Eh oui, bonsoir... Donc, je dois me présenter, est-ce cela ? … Je suis Victorien Tovaritch, pour vous servir. Il se trouve que je suis le cousin de mon cous... de Zéphirin. N'est-ce pas Zéph' ? » Il semblait nerveux, à fourcher dans sa présentation. J'inclinai légèrement la tête et lui tendis la main afin de le saluer, en indiquant mon prénom: « Alceste! » Puis à brûle-pourpoint il enchaîna par deux questions quelques peu étranges, surtout la seconde. « J'ai deux questions à vous poser. La première : y a-t-il un banquet à cette réception ? Naturellement, de là vient ma seconde question : les américains font-ils de bons fromages ? » Je fus ébahi. Pourquoi poser une telle question. Il était quelque peu étrange comme jeune homme. Personne ne lui répondit dans l'immédiat, Armand qui s'était décalé vers Zéphirin parlait en aparté avec ce dernier. Même si la question m'étonna, je pris soin d'y répondre. Enfin plutôt, de donner mon avis. « Sincèrement, je n'ai jamais goûté de fromages dits américains. Je suis semble-t-il de la vieille école et, je préfère, de loin les fromages français. Ils sont tellement de caractère, le roquefort particulièrement. Je ne sais pas s'ils sont bons, mais, dans tous les cas, je pense qu'imiter les fromages français est un terrible erreur. La France est le pays des 300 fromages, tandis que les États-Unis restent le pays des fast food! D'ailleurs, le Général de Gaulle a même dit un jour: « Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 246 variétés de fromage ? ». Chacun ses spécialités et les fromages aux Français! » Je stoppai mon moulin à paroles. Je remarquai que s'était immiscé dans mes dires des éléments historiques. J'espérais ne pas avoir ennuyé mes auditeurs, surtout que, dans le fond, ce n'était pas voulu. J'étais juste emporté dans mon élan. Je bus une autre rasade de champagne ayant la gorge sèche. J'entendis Armand saluer quelqu'un. Je ne compris aucunement le prénom. Je me retournai vers le nouveau venu en me présentant: « Bonsoir! Vous êtes un ami d'Armand? Je suis Alceste! »
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Zéphirin Tovaritch
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyVen 27 Aoû - 22:14

« Hey ! Salut, Zéph' ! Content de te voir ! Je vous salue, messieurs. » : s'exclame tout à coup une voix derrière lui. Une courbette digne d'un fou, et voilà que Victorien débarque avec sa désinvolture entachée par la haine qu'il doit ressentir pour Armand. Zéphirin s'inquiète, s'assombrit bien qu'il soit heureux de le voir : il a peur que la soirée tourne au drame.
« Eh oui, bonsoir... Donc, je dois me présenter, est-ce cela ? … Je suis Victorien Tovaritch, pour vous servir. Il se trouve que je suis le cousin de mon cous... de Zéphirin. N'est-ce pas Zéph' ? »
Zéphirin sourit involontairement. Son cousin lui est si cher, quoiqu'en dise les apparences, il ne voudrait pas le perdre bêtement. Il sent que Victorien s'essuie la main sur lui après avoir serré la main d'Armand, mais il ne lui en veut pas. Il sait ce qui lui est arrivé, il comprend. Victorien commence à emplir le groupe de sa présence, posant ses questions déjantées et dont l'intérêt reste compréhensif de lui seul. Alors qu'Alceste semble répondre à Victorien - la réponse en soi n'intéresse pas Zéphirin, qui se fiche aussi bien des fromages que de sa première paire de chaussettes - il entend Armand se glisser près de lui. Le geste est trop vampirique, cela inquiète Zéphirin. Mais il a plus ou moins confiance en Armand, du moins, juste assez pour savoir qu'il ne va pas lui sauter dessus et lui faire la peau sans raison.
« Ton cousin est absolument charmant, Zéphirin. » : murmure le vampire dans la langue du nephilim.
Le Luxembourgeois le regarde d'un air sérieux, trop même. On ne plaisante pas avec ça, la famille, c'est sacré ; les problèmes de son cousin sont les siens, et il n'est pas question qu'Armand se permette de le critiquer ainsi.
« Oh, mais attends, rétorque froidement Zéphirin, tu as raison de le trouver charmant. Lui, au moins, il ne s'adonne pas à la torture. » Référence à ses propres méthodes, où tous les supplices les plus durs à supporter sont les bienvenus. Il ne sait pas si Armand est au courant, mais peu importe : un jour, il le saura. « Il s'est fait harcelé par un ancestral quand il était petit, ça l'a rendu fou. Alors ne t'étonne pas s'il ne t'apprécie pas, c'était une expérience douloureuse pour lui. »
Inutile d'éveiller la pitié d'Armand ; il ne voit pas pourquoi il serait touché par l'émouvante histoire d'un nephilim victime d'un vampire, c'est monnaie courante après tout. Lui-même n'en a pas pitié, il est fier de son cousin. Il évite de mentionner qu'il a bien failli d'ailleurs se couper la main.
Un nouveau venu arrive. Il a un beau costume, certes, mais il n'est pas impeccable : il a oublié de se raser. Zéphirin sent que c'est un nephilim. Et quelque chose lui dit qu'il n'est pas dans le genre méticuleux et tiré à quatre épingles comme bon nombre des nephilims de l'assemblée, justement à cause de ce détail. Armand le salue ; apparemment, il le connaît, mais cela ne l'étonne guère. Alceste, qui vient de terminer son exposé sur les fromages à Victorien, se présente à son tour, toujours aussi enjoué, sociable, sympathique. Zéphirin l'apprécie de plus en plus, ce petit bonhomme, avec lui, il aurait vite fait de sortir de sa réserve.
Et voilà que c'est son tour de saluer l'inconnu - Léandre, c'est cela ?
« Bonsoir. Je m'appelle Zéphirin. » : annonce-t-il de sa voix lourde d'accent. Il lui tend une main sèche et sert vigoureusement la sienne, sans la moindre hésitation. Ce n'est pas parce qu'on n'est pas sociable qu'on doit avoir peur de ce genre de gestes.
Il se retourne ensuite vers Armand, et lui souffle en luxembourgeois :
« Ne fais pas confiance à ce que l'on paraît être. Tu connais peut-être ma... sensiblerie, dira-t-on, mais je suis plus violent que Victorien. »
Et puis il se reporte à Léandre, le nouveau venu, parce qu'il a quelques rudiments de politesse.
« Il semblerait que toutes les connaissances d'Armand se réunissent ce soir » : fait-il remarquer ironiquement. Et puis, il ajoute pour son cousin dans leur langue : « Dis-moi, Vix, tu as pensé à refermer la porte à clé ? J'ai pas envie que des fouineurs de vampires s'y introduisent, ça s'est produit la dernière fois que j'ai oublié. »
Un épisode qui a laissé un mauvais souvenir. Par chance, il a tué le vampire qui s'était rendu chez lui, et pas d'une mort douce si vous voyez ce que je veux dire.

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Léandre Reilly-Fairchild
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyDim 29 Aoû - 17:35

La question me frappa une nouvelle fois. qu'est-ce que je fous la ?
Je promenais un instant mon regard sur l'assemblée sans pourtant y porter une réelle attention. On aurai dit que tous les codes et stéréotypes de la tenue chic américaine s'étaient réunis. Grosse fatigue. Personne ne m'attendait, je n'accompagnais personne, alors ? Pour quelle raison resterais-je ici une seconde de plus ?
Ces questions se tournaient et se retournaient dans mon esprit bien que je savais qu'il était inutile de me torturer avec ça. J'étais la, j'étais venu et j'allais rester jusqu'à la fin de ce bal de merde. Tiens, si je me faisais du mal ce soir ?
Je décidais de me fixer quelque part, un endroit un peu à l'écart ou je pourrais ignorer l'endroit ou je me trouve et faire passer le temps jusqu'à ce qu'une ambulance finisse par venir me ramasser. Je vis ce qui aurait pu prendre la forme d'un comptoir de bar dans mes rêves et qui n'était en fait qu'une table, haute, sur laquelle était posée quelques flutes et quelques bouteilles de vin blanc dont certaines étaient entamées. Parfait. Je bus trois verres coup sur coup puis sentis un mieux. Peut-être me serra-t-il possible de survivre à l'ennui sans pour autant être obliger de perdre connaissances ?
Paradoxalement, alors que cette idée me vint en tête, je débouchais une nouvelle bouteille afin de me servir un verre auquel je ne toucha pas. A ses côtés reposait le cadavre de sa sœur, baignant dans une flaque de vin de laquelle montait un parfum suave et sucré qui continuait à la rendre désirable bien qu'elle n'ait plus rien à offrir. Je l'avais utilisé, elle m'a fait du bien tout en me renvoyant avec une violence insupportable ce que j'étais. Alors je m'en étais débarrassé et elle était la, telle une pute morte balancée dans le fossé du bord de l'autoroute.
Personne ne t'aime, tu es moche et ta mère t'habilles comme une tafiole. Maintenant souris, connard. Et surtout, rentre chez toi te foutre au pieu.

« Ah, Léandre, bonsoir. »

Brusquement, je me détourna en direction de la voix. Mon coude heurta la bouteille vide qui alla exploser sur le sol dans le grand fracas propre aux verres. Une multitude de visages se tournèrent dans ma direction mais je ne fis attention qu'à cette silhouette grande et fine, ce regard bleu, profond sans être glacial et ces cheveux blonds tirant sur le châtain.

" Armand mon amis à la peau de cadavre ... Tu es très élégant ce soir, heureusement que tu portes un costume de ce genre sinon j'aurais peine à me souvenir que je suis en prison ... Qu'est-ce que tu fous ici ?"

D'autres arrivèrent. Je pris une cigarette et ce fut comme si je m'envolais avec cette première bouffée de fumée.
Alceste, Zephirin ... Au vu de ce qu'ils disaient ils connaissaient Armand, de plus ils s'étaient immédiatement présentés, plus de retraite possible il faudra faire front au moins pendant un moment. Le point positif était que ce dernier ne semblait pas non plus enchanté d'être ici.
Je serrais les mains. Qu'est-ce que je pouvais détester ça.

"Armand et moi avons eu l'occasion de nous croiser quelques fois ..."

Tenant ma cigarette de manière à pouvoir respirer la fumée je me saisis de mon verre que je bus d'une traite. Merde aux ambulances.


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Pollux Hyweach
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyDim 29 Aoû - 20:03

Pendant un instant, le temps sembla se suspendre. La petite stoppa d'un coup net ses gracieux mouvements, et son visage se tordit en une moue effarée. Mais comme tous les enfants, elle semblait pouvoir passer d'une émotion à l'autre sans problème, et elle retrouva aussitôt sa bonne humeur. Ils reprirent leur petite ronde, tandis que les dernières notes de la valse s'égrenaient lentement. Pollux se demanda ce qui avait pu troubler la petite. Peut-être avait-elle été choquée qu'il ne la suive plus dans ses rêveries princières, mais en tout cas, elle s'en était vite remise. Elle arborait désormais une expression étrange, les yeux presque illuminés à force d'être grands ouverts. Et de sa voix flûtée, elle désarçonna Pollux, qui ne comprit brusquement plus rien : « Dis, tu penses que les vampires et les fées, ça existe vraiment ? » Ce fut au tour de Pollux d'écarquiller les yeux à s'en assécher les pupilles. Mais d'où sortait-elle ces idées farfelues ? Non contente d'avoir totalement décontenancé Pollux, elle ajouta d'une voix de conspiratrice : « Parce que Armand, il dit toujours qu’ils existent. Mais c’est pour me faire rêver. Je crois. » Pollux secoua imperceptiblement la tête, l'air septique, toujours tendu. Il replongea encore dans ses propres souvenirs d'enfance. Il ne se souvint pas qu'on lui ait jamais raconté d'histoires de vampires ou de fées pour le faire rêver. A vrai dire, il se souvenait surtout qu'on le faisait taire à chaque fois qu'il essayait de réclamer quelque chose.

Mais son amertume fut effacée par une légère caresse sur sa joue, une caresse d'enfant. « Tu n’as pas à t’en faire, tu es un ange. Tu n’en a peut-être pas conscience, mais c’est moi qui te le dis, alors c’est vrai, tu l'es – après tout, la vérité sort de la bouche des enfants, non ? » Pollux la regarda, presque bouche bée. De quoi voulait-elle lui parler ? Ce genre de délires religieux, il l'avait entendu de la bouche de types défoncés à l'acide, jamais de la part d'une enfant d'à peine dix ans. Elle eut un regard où Pollux sembla voir une grande tristesse, un peu comme les madones peintes sur les murs des églises, qui semblent souffrir sans jamais perdre de leur douceur, mais presque aussitôt, elle lui sauta au cou en riant, au moment même où la dernière note de la valse vibrait dans l'air avec ferveur.
Surpris et rassuré, Pollux faillit basculer en arrière sous le poids soudain de la petite, mais se rattrapa. Décidant de ne rien laisser paraître de l'émotion qu'il avait ressenti, il la garda dans ses bras et la souleva. Elle était légère comme une plume. D'un geste adroit, Pollux rajusta le diadème qui avait un peu glissé sur la tête de la petite. Il lui sourit, d'un air un peu moqueur. « Tu sais que tu es plus folle que tu en as l'air, petite. Ca doit être le fait d'habiter avec Armand, à la fin. » C'était presque pour rire. Sans déconner, une petite fille de dix ans avec un air aussi grave, et qui lançait ce genre de bombes ... Ce n'était pas commun. Il traversa la piste sans se soucier des regards qui observaient leur duo avec curiosité et revint vers le petit groupe qui s'était encore agrandi de deux hommes. Pollux nota que l'atmosphère semblait s'être sensiblement refroidie, au vu des visages présents. Néanmoins, il ne se laissa pas démonter – au point où il en était ...- et arriva telle une fleur au milieu du petit groupe. « Hop, le voyage s'arrête ici, princesse. » fit-il en redéposant Sarah sur le sol. Visiblement, ils arrivaient en plein d'une conversation. « Armand et moi avons eu l'occasion de nous croiser quelques fois ... » Okay, c'était donc le carnet des mondanités. Pollux présenta aux deux inconnus un bonsoir de circonstance, poli et neutre. Le verre que tenait l'un d'eux lui donna brusquement très soif. Il alla se placer à côté d'Armand, et lui offrit un sourire, tout en lui subtilisant sa coupe de champagne. « Et ça, c'est pour moi. » Bien. Il n'avait plus à se soucier de rien, désormais. Si la conversation l'intéressait, il y prêterait peut-être une oreille, mais pour l'instant, il laissait ses yeux gris vagabonder sur l'assemblée, et plus particulièrement sur les deux derniers arrivants, dont un lui paraissait particulièrement excité, et l'autre, celui qui avait croisé Armand quelques dois, eh bien ... L'autre ne semblait pas être très heureux de se trouver ici.

Je suis vraiment désolé. Ce post est nul, j'ai rarement pondu un truc aussi naze.
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Armand M. Gauthier
Armand M. Gauthier
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyDim 29 Aoû - 20:56

« Oh, mais attends, tu as raison de le trouver charmant. Lui, au moins, il ne s'adonne pas à la torture. Il s'est fait harceler par un ancestral quand il était petit, ça l'a rendu fou. Alors ne t'étonne pas s'il ne t'apprécie pas, c'était une expérience douloureuse pour lui. » Armand ne dit rien, préférant ne pas rétorquer qu’il avait perdu maints amis et camarades aux mains des Nephilim – sans parler de ses propres échappées belle – et qu’il n’en haïssait pas tous les chasseurs de démons pour autant. Mais cet argument ne serait sans doute pas valable aux yeux des Tovaritch, sans parler du fait que Victorien avait été marqué très jeune. Sur ce Léandre les rejoint, profitant d’être à portée de voix pour lancer un salut à l’ancestral : « Armand mon ami à la peau de cadavre ... Tu es très élégant ce soir, heureusement que tu portes un costume de ce genre sinon j'aurais peine à me souvenir que je suis en prison ... Qu'est-ce que tu fous ici ? » « Toujours là pour te rendre service, cher ami sans tact. » répliqua l’homme à la ‘peau de cadavre’ avec un rire. « Contrairement à toi, ce genre de réunions me divertit beaucoup. » C’était vrai les entrechoquements des personnalités et des aspirations était pour lui un des aspects les plus réjouissants de ce bal ; dommage qu’il ne puisse plus, comme autrefois, se poser en machiniste de ce carnaval absurde et ravissant. Puis un nouveau flot de présentations écrasa l’asocial Léandre, laissant à Zéphirin une nouvelle occasion de s’adresser au vampire aux yeux bleus. [color=lightgray]« Ne fais pas confiance à ce que l'on paraît être. Tu connais peut-être ma... sensiblerie, dira-t-on, mais je suis plus violent que Victorien. » La mise en garde ne perturba aucunement le vampire, si ce n’est qu’il s’interrogea contre leurs sens bizarrement amicaux. Le prévenir contre le danger des apparences, lui, un ennemi ? Son visage ne changea point lorsqu’il répondit : « Les visages les plus sensibles cachent souvent les véritables monstres, j’ai eu plus de temps que toi pour l’apprendre. » En d’autres termes, il n’avait porté aucun jugement définitif sur les personnalités respectives des Tovaritch, préférant pour l’instant les observer. Et les garder à distance, car il ne leur faisait aussi peu confiance qu’ils l’affectionnaient.

« Bonsoir! Vous êtes un ami d'Armand? Je suis Alceste! » « Armand et moi avons eu l'occasion de nous croiser quelques fois ... » Le concerné sourit, se rappelant ses brèves rencontres avec le Nephilim. C’était une des rares fois qu’il avait trouvé refuge dans la même cachette qu’un demi-ange sans qu’il ne doive se battre pour la garder. Il était rassurant pour lui de savoir que l’Enclave n’avait pas encore transformé tous ses sujets en fanatiques sanguinaires et sans raison. « Il semblerait que toutes les connaissances d'Armand se réunissent ce soir. » fit soudain remarquer Zéphirin avec ce qui sembla être une certaine moquerie. Armand eut un rire à la fois ravi et gêné. « C’est vrai, je n’avais pas remarqué. Je trouve ça plutôt agréable, à vrai dire. » Ce n’était pas entièrement vrai : certes, voir Léandre, Alceste, Katriel ou Emma le remplissait de joie, mais la présence des ombrageux cousins assombrissait quelque peu le tableau. S’il avait été seul les choses auraient été différentes, mais il eut un brin d’inquiétude quant aux idées malsaines qui pourraient croître dans leurs esprits en s’apercevant de l’affection profonde qu’il portait à son amant. L’irruption de Sarah dans le groupe d’adultes réveilla quelque peu le vampire de ses ruminations secrètes, puis qu’elle indiquait également la fin de la danse et le retour du beau blond. « Et ça, c'est pour moi. » Armand sentit rapidement les doigts de Pollux sur les siens et lui lâcha la flûte avec un sourire, secrètement ravi que Sarah l’ait enfin libéré. Il fit un léger signe pour indiquer qu’il partait chercher une nouvelle coupe de champagne pour remplacer celle que son amant venait gentiment de lui voler.
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Victorien Tovaritch
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyLun 30 Aoû - 22:42

La réponse ne tarda pas à venir. En effet, Alceste venait d'entamer un discours sur les fromages. Il se disait de la vieille école, c'est pourquoi il préférait les fromages français, de fabrication française. Victorien ne put s'empêcher d'acquiescer. N'étant pas Américain, sa vision des États-Unis était externe et pour lui, ce pays ne pouvait avoir le monopole sur tout. Il était donc heureux de laisser le fromage aux Français. Victorien était particulièrement ravi par les paroles d'Alceste. Selon lui, il aurait fait un homme politique parfait ; comme les hommes politiques, il ne répondait pas aux questions qui avaient été posées, mais contrairement à eux, on pouvait quand même y voir de véritables réponses, si bien que cela ne dérangea pas de ne pas savoir si les Américains faisaient de bons fromages : d'après Alceste, c'était non. Victorien était satisfait, mais il voyait qu'Alceste était gêné de s'être laissé emporté. Il répondit simplement :

« Vous avez parfaitement raison. Quand j'habitais encore au Luxembourg, mes parents organisaient parfois des réceptions qui ressemblaient un peu à celle-ci... Ils partaient alors en France, acheter du fromage... »

Il se tut un instant, transporté dans ses souvenirs. Il ne précisa pas que ce n'étaient pas ses véritables parents, ni que les réceptions qu'ils organisaient rivalisaient avec celle-ci – du moins, sans les vampires, ni qu'il n'avait été autorisé à y participer avant qu'il n'ait prouvé qu'il était un véritable Néphilim. Mais ses souvenirs restaient flous. Changer de caractère plusieurs fois faisaient qu'on jetait un regard toujours différent sur ses anciennes personnalités.

« Quoi qu'il en soit, vous m'avez donné envie d'aller goûter quelques fromages. Merci pour vos explications. Je les ai vraiment adorées. À l'occasion, peut-être pourriez-vous m'en dire plus... ? »

Puis Alceste se tourna pour saluer un nouveau venu. Léandre était son nom. Victorien le contempla rapidement. Asocial. Il sourit. Ce devait être une tare répandue chez les Néphilims. À première vue, il avait l'air sympathique. Il ne restait qu'à savoir son opinion sur les vampires pour que Victorien se décide. Comme il l'avait fait pour tous les autres, il lui serra les mains en se présentant d'une manière un peu plus adroite que la fois précédente (forcément, le phénomène de répétition fait que vous maîtrisez mieux une chose lorsque vous la répétez). Laissant Alceste et Léandre, Victorien se retourna. Ce qu'il cherchait, c'était le buffet. Il fallait agir avec méthode, comme lorsqu'il cherchait et chassait un vampire ; sauf qu'en tant que ''objet inanimé'', il était plus simple de trouver un buffet. Réfléchissons.
Un buffet pouvait être placé à plusieurs endroits, des endroits généralement stratégiques. Il pouvait être là où les regards se tournaient ; mais dans ce cas, Victorien l'aurait déjà remarqué. Il abandonna cette piste. Au centre, peut-être ? Ou dans un lieu agréable, telle qu'une fontaine ? Mais ni le centre ni les lieux atypiques n'étaient concernés. Une idée traversa la tête. La soirée s'annonçait tendue. On aurait pu craindre des tensions, donc le buffet pouvait être désaxé par rapport au lieu des réunions de la population. Point n°1. Il suffisait d'installer le buffet à l'écart, et ce afin qu'il ne puisse pas être dégradé par des éventuelles luttes. Le point n°2 était que le buffet, étant donné la forte présence des vampires, pouvait être considéré comme quelque chose d'inconvenant. Il fallait donc le placer dans un endroit discret. Et point n°3, les organisateurs voulaient peut-être simplement gagner de la place. Donc ils l'avaient placé sur le côté. Une fois qu'il y eut réfléchi, il se tourna vers un coin de la salle qui répondait à ses critères... mais ne vit pas de buffet. Il testa encore deux autres endroits avant de le trouver. Et il y avait tout l'air d'y avoir du fromage. Excellent.
Il allait s'y rendre lorsque son cousin se planta devant lui. Zéphirin venait juste de quitter Armand. Victorien n'attachait aucune importance à ce qu'ils s'étaient dit. Les dialogues ne concernaient que ceux qui y participaient.

« Dis-moi, Vix, tu as pensé à refermer la porte à clé ? J'ai pas envie que des fouineurs de vampires s'y introduisent, ça s'est produit la dernière fois que j'ai oublié.
- C'est donc ça, ces traces de sang sur le mur ? Tu as tué le vampire, mais comme tu l'as... (il tut le mot), ça a laissé des traces de sang ? Rassure-toi, je n'ai pas oublié. »

Puis il repartit vers le buffet. Fromages. Il contempla les différentes variétés qui se présentaient à lui. Leur nom et leur origine étaient inscrits sur une petite étiquette bleue. Il fit bien attention à ne regarder que les fromages français, et ce comme Alceste l'avait conseillé. Les variétés étaient toutes alléchantes, mais Victorien se décida finalement pour du munster. Il prit une tranche de pain campagnard qui accompagnait la dégustation de fromages, se coupa de généreuses tranches de Munster avant de remarquer la présence d'Armand au buffet. Il venait se resservir une coupe de champagne. Doucement, Victorien reposa le couteau à fromage. Il n'avait pas l'intention d'agresser physiquement Armand. Il avait bien une arme, un couteau à cran d'arrêt, mais il l'avait laissée au vestiaire et n'avait pas du tout l'intention de l'utiliser ce soir. Il s'agissait plutôt d'une précaution : il voulait être préparé s'il se faisait attaquer dans la rue.

« Tu sais, Armand, je suis contre un rapprochement entre les vampires et les Néphilims. Mais je n'ai pas voix au chapitre, je me tais. »

Son ton était calme. Le même calme qu'à la chasse, mais nulle tension. La certitude, tout simplement.

« Ça ne m'oblige pas à vous apprécier. Je déteste les sang-froids, ces perfides humains qui ont sombré dans le vice et qui ont choisi la facilité. Car après tout, il est plus simple de céder à un vampire que de lui résister. Ils n'ont aucun intérêt, si ce n'est qu'ils corrompent à leur tour le monde et qu'ils le détruisent aussi sûrement qu'une guerre. Sans les Néphilims, les hommes n'existeraient plus. »

Il se tut. Mais qu'importait les sang-froids, qu'il pouvait tuer ? Armand était un ancestral, il était beaucoup trop puissant pour Victorien. Cela lui aurait fait mal de l'admettre s'il n'avait pas si peur des ancestraux. On ne savait jamais ce qui leur passait par la tête, mais c'était généralement quelque chose qu'il valait mieux ne pas connaître. Victorien savait que les secrets des ancestraux pouvaient bouleverser sa vie. Mais qu'importe. Autant signaler tout de suite qu'il ne supportait pas les vampires.

« En un sens, les ancestraux sont mieux que les sang-froids. En un sens ils sont pires. Au moins, vous étiez des anges autrefois et votre chute, vous ne la devez qu'à vous-mêmes. Au moins, vous avez choisi votre destin, quoique vous auriez tout gagné si vous étiez restés anges. Vous auriez été pires. Mais ce qui me gêne le plus, chez vous, c'est que vous êtes les créateurs des vampires. C'est à vous que l'on doit le déclin du monde. »

Et les Néphilims, l'étaient-ils aussi ? Victorien s'efforça de penser que nous. Eux agissaient toujours pour ce à quoi ils avaient été créés, même si leur motivation étaient toutes différentes. Pensait-il parfois à sa nature semi-angélique ? C'était délicat, pour Victorien : son ange était un incapable.
C'est alors qu'il lâcha LA phrase.

« Je te considère comme une abomination. »
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Armand M. Gauthier
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyMar 31 Aoû - 13:19

« Tu sais, Armand, je suis contre un rapprochement entre les vampires et les Néphilims. Mais je n'ai pas voix au chapitre, je me tais. » Et voilà, c’était parti. Armand s’était douté que Victorien profiterait de leur tête-à-tête impromptu pour cracher un peu de son ressentiment à son visage. Imperceptiblement, il sentit l’essaim d’insectes dans son esprit hausser quelque peu le ton, faisant savoir leur désir de s’échapper à nouveau, le temps de réduire en bouillie l’importun ignorant. Pourtant, il n’en fut rien. « Tu sais, Victorien, ton opinion à ce sujet m’importe peu. » répondit le vampire sur un ton des plus amiables ; seul son sourire avait quelque chose de terrifiant. Victorien choisit d’ignorer la mise en garde de cette grimace, continuant en lieu de cela son déballage stérile et banal de Nephilim haineux. « Ça ne m'oblige pas à vous apprécier. Je déteste les sangs-froids, ces perfides humains qui ont sombré dans le vice et qui ont choisi la facilité. Car après tout, il est plus simple de céder à un vampire que de lui résister. Ils n'ont aucun intérêt, si ce n'est qu'ils corrompent à leur tour le monde et qu'ils le détruisent aussi sûrement qu'une guerre. Sans les Néphilims, les hommes n'existeraient plus. » On croirait entendre la petite Hyweach tant c’était manichéen : d’un côté, les méchants vampires, de l’autre, les gentils chasseurs de démons. Une niaiserie navrante et frustrante à la fois, car si à son âge le Tovaritch n’avait pas appris à voir au-delà des vérités de contes de fées, alors il ne le ferait sans doute jamais. Versant délicatement le champagne dans la coupe tenue en diagonale avec toute la grâce d’un expert, il commenta : « Je vois que tel un bon petit Nephilim obéissant, tu as bien appris les leçons de ta race. Mais si tu prenais la peine d’interroger tes victimes au lieu de te fier aux exemples de ton livre, tu t’apercevrais sans doute que très peu de sangs-froids ont choisi leur transformation. Sarah par exemple – es-tu réellement assez stupide pour penser qu’elle a, à un seul moment de son existence, réclamé son sort ? »

Encore une fois, l’autre ne s’aperçut pas de la piste savonneuse sur laquelle il glissait. Et comment aurait-il pu se douter des tensions refoulées d’Armand, dont l’immobilité absolue ne trahissait aucunement l’accentuation progressive de sa violence tant bien que mal contrôlée ? « En un sens, les ancestraux sont mieux que les sangs-froids. En un sens ils sont pires. Au moins, vous étiez des anges autrefois et votre chute, vous ne la devez qu'à vous-mêmes. Au moins, vous avez choisi votre destin, quoique vous auriez tout gagné si vous étiez restés anges. Vous auriez été pires. Mais ce qui me gêne le plus, chez vous, c'est que vous êtes les créateurs des vampires. C'est à vous que l'on doit le déclin du monde. » Un silence, et puis : « Je te considère comme une abomination. » Le Nephilim aurait sans doute mieux fait de se taire. Sitôt qu’il eut finit sa tirade hargneuse, il se sentit agripper au col par une main puissante tandis que le visage d’Armand se retrouvait à quelques centimètres du sien. Les pupilles du vampire s’étaient rétractées pour n’être que deux petits points noirs dans un océan de flammes bleues, et depuis sa bouche distordue saillissaient ses canines acérées. Avec une voix autrement rauque et menaçante que sa suavité habituelle, il s’adressa à lui. « Attention Victorien, à force de parler sans connaître tu vas finir par me mettre en colère. Et moi, je n’aurais pas la lâcheté de t’injurier dans un lieu public où nos actes sont surveillés. » Sous-entendu qu’ils règleraient leurs différends seul à seul, probablement de manière physique.

Après un instant à le fixer de son regard de possédé, Armand relâcha son emprise sur le Nephilim, laissant à nouveau un masque de sérénité glisser sur ses traits angéliques. « Avant que tu ne recommences tes provocations sans fond, je te conseillerais de sortir un peu de ta tour d’ignorance et de voir le monde tel qu’il l’est réellement – ton Créateur compris. » Paisiblement, il but une gorgée de champagne ; les bulles picotèrent son palais, finissant d’atténuer sa frustration par rapport à Victorien. Ce fut donc avec son charme habituel qu’il s’en retourna vers leur groupe, non sans l’avoir prévenu une dernière fois. « Tu n’es pas le seul fou dans cette salle, Nephilim, ni le plus dangereux. »


bon alors je gruge avec permission de sarah, histoire de vous faire patienter avant sa rép \o/
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyMar 31 Aoû - 20:28

INTRIGUE N°1 – TRUST AND DEFIANCE • LE BAL DE L'ALLIANCE.



Les archets frottaient les cordes des violons. Les doigts experts du pianiste se baladait sur les touches ivoires et ébènes. L'orchestre jouait avec virtuosité. Les convives dansaient, se déhanchaient à chaque note. D'autres semblaient nettement plus attirés par les mets subtiles et délicats proposés au buffet. Certains discutaient, tout simplement, sans fioriture. La soirée « caritative » se déroulait sous les meilleurs auspices. Les rires, les claquements des talons sur le parquet donnaient une atmosphère joyeuse, bon enfant.

Toutefois l'atmosphère bon enfant ne reflétait pas forcément l'état d'esprit de tous les invités. Derrière le strass, les paillettes, l'ostentation affichée, les flashes et cliquetis des appareils des photographes, une tension énorme se percevait, de ci, de là. La pression du monde sur les épaules larges et fortes d'Atlas n'était qu'une broutilles à côté. Certaines personnes étaient à couteaux tirés, sentant une aura malfaisante recouvrant la salle des fêtes. Et pour cause. Dans l'ombre des murs de l'institut centenaire, une vague de haine s'était immiscée sournoisement telle une bise hivernale.

Les bougies du lustres se consumaient doucement, minute après minutes, éclairant la pièce d'une lueur apaisante. Les centaines de petites flammes se reflétaient à l'armature or de l'immense luminaire. Les sept branches soutenant chacune la vingtaine de bougies étaient agrémentées de nombreux prismes et pampilles en cristal, permettant une réfraction accrue de la lumière. Tout cela était flamboyant. Il rendait la salle féérique.

Le buffet aussi était incroyablement énorme. Il ne désemplissait pas et proposait de la nourriture et de la boisson pour tous les goûts, ou presque. Les fromages français côtoyaient les roulés à la saucisse, le sucré flirtait avec le salé, l'alcool avec les jus. La table était le lieu de rencontre de mille et une saveurs, aussi exquises les une que les autres. Les papilles des convives étaient en effervescence, et en prenaient plein les yeux. Les draperies – d'un blanc nacré – et les couverts d'argent sublimaient chaque mets et attisaient toujours plus la convoitise. Telles des fourmis s'attaquant à un papillon agonisant, les convives s'agglutinaient comme les abeilles sur un pot de miel.

Un grincement métallique. Un détonation. Le lustre vacilla sur son axe, puis céda. Au même instant, une explosion propulsa la table dans les airs. Les plateaux, les couverts, s'éparpillèrent dans toutes la salles, blessant au passage des convives. Sous le souffle de l'explosion, certains furent jetés à terre, d'autres – les plus près de l'explosion – furent littéralement déchiquetés, leurs corps inanimés – ou ce qu'il en reste – jonchaient le sol dallé. Ce fut un véritables capharnaüm. L'impact du lustre lorsqu'il heurta le sol fit trembler les murs. Certains furent pris au piège. C'était la débandade, chacun essayait de se sortir de ce guêpier, de survivre. Deux trois explosions eurent encore lieu dans la pièce, des statues de marbre s'écroulèrent, des vitres se brisèrent, le feu commença à se propager. La hache de guerre entre les Néphilims et les Vampires semblaient déterrée, pour longtemps. De chaque coté, l'on était fin prêt pour l'ultime confrontation.
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Sarah P. Hyweach
Sarah P. Hyweach
She's a little vampire, can't understand why her fairy tale has died.


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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyMer 1 Sep - 19:56


Sarah ressentit une joie indescriptible lorsque Pollux la saisit et la calla dans ses bras ; La voilà, elle y était. Elle ne pouvait pas dire avoir attendu ce moment pour deux siècles, pour la simple raison qu’elle n’aurait jamais pu le prévoir. Mais silencieusement, elle remercia le hasard – ou le destin – pour ce présent, dans les deux sens du terme. Le futur demeurait incertain, tellement pleins de questions insolubles et de discordes à venir ; mais la sensation des bras noueux du jeune Hyweach sous son poids de petite fille, de ses cheveux fins sous ses paumes, tout l’instant était un morceau de rêve éphémère qu’elle conserverait par la suite en mémoire précieusement. Le jeune homme rattrapa de justesse le diadème de plastique qui glissait pour la énième fois le long de ses cheveux avec un vague sourire moqueur. « Tu sais que tu es plus folle que tu en as l’air, petite. Ca doit être le fait d’habiter avec Armand, à la fin. » Encore sous l’emprise de la magie du moment, elle éclata de rire et roula des yeux. Petite ? Mais bien sûr. Elle avait bien envie de répliquer que c’était une folie saine et douce, mais ces mots auraient certainement semblé bien trop matures dans la bouche d’une fillette de 10 ans. Au lieu de cela, elle sourit et prit son air le plus innocent : « Je ne vois pas du tout de quoi tu parles » . Ils rejoignirent bientôt le groupuscule avec lequel Armand discutait. « Hop, le voyage s’arrête ici, princesse. » Pollux la remit doucement les pieds sur le sol carrelé, signe que l’instant de béatitude n’irait pas plus loin. La petite vampire, même une fois posée, n’arrivait pourtant pas à détacher son regard du corps de son cavalier. De son dos, alors qu’il saisissait la coupe de champagne d’Armand, semblaient s’émaner les mots ‘Famille’, ‘Pureté’, ‘Rédemption’, lisses, chaleureux et vibrants comme la mélodie que l’orchestre venait d’entamer à nouveau.

Sarah n’aperçut que du coin de l’œil Armand disparaitre en direction du buffet, et ne saisissait la présence des autres qu’en fond de trame, choquée et émerveillée comme elle l’était devant l’apparition de Pollux Hyweach dans son existence. C’était bien dommage qu’Armand soit aussi possessif avec son nouvel amant, elle aurait bien aimé le lui emprunter un peu plus ce soir-là. Le soupir qui lui échappa la fit légèrement redescendre du nuage rose cotonneux sur lequel elle flottait depuis quelques minutes. En déglutissant difficilement, elle songea que bien des problèmes se poseraient bientôt à tous… Mais il valait mieux garder le secret tant qu’il pouvait encore être tenu. Il ne fallait donc rien dire à Armand, pour le moment, le laisser nager tranquillement dans son petit bonheur aussi longtemps que possible. Sarah rit brièvement en réalisant à quel point les rôles se trouvaient inversés, à cet instant précis. Pour une fois qu’elle protégeait réellement son névrosé préféré, elle se tiendrait coite… Ou était-il donc passé, celui-là, d’ailleurs ? Elle le chercha rapidement du regard, curieuse de savoir ce qui pouvait le retenir aussi longtemps loin de Pollux.

Elle l’aperçut enfin ; il semblait en pleine discussion avec un nouveau venu – en jeans lui aussi, décidemment, les traditions partaient en cacahuète ces dernières décades. Leur conversation semblait très animée, et avec horreur Sarah vit le sourire d’Armand virer soudainement en un rictus haineux, son poing agripper le col de son interlocuteur, à la manière d’une scène dramatique au ralenti, et surtout une fureur innommable se dégager de ses traits. La panique prit la petite vampire qui gémit un inaudible « Oh non, oh non !... » en français. Alors que son corps l’emportait par automatisme à la rencontre des deux belligérants, une voix pleine de haine l’interpella par derrière « Ton ami l'ancestral est en train de toucher mon cousin… » . Sans même réaliser que l’on venait de s’adresser à elle dans sa langue maternelle, elle se retourna aussitôt, plus vexée que surprise : qui osait donc employer ce ton pour parler d’Armand ? L’homme qui venait de parler était un de ceux-là qui étaient déjà présents avant son arrivée. En jean lui aussi – mais qu’avaient-ils donc tous, ce soir ? – il regardait, tendu et se retenant visiblement de s’interposer, la dispute se solder par un retour à la normale d’Armand. Du même ton haineux qu’il avait employé, la gamine répliqua entre ses dents : « Ne pense même pas à parler de Sam de cette… » et s’arrêta brutalement. Pas Sam, Armand, Samaël était Armand aux yeux de tous, ce soir. Avec un petit choc, elle réalisa que l’homme en jean lui avait non seulement adressé la parole en français, mais avait bien employé le terme d’ ‘ancestral’ pour qualifier le vampire.

Avec cette capacité qu’ont les enfants à changer d’humeur du tout au tout, Sarah sentit une vague de satisfaction se répandre en elle. Un néphilim, un vrai, bien conscient – elle grinça des dents – de sa condition, qui se tenait là, devant elle et lui parlait. Certes, un petit peu trop haineux à son égard, mais il fallait s’y attendre. Au moins, la fête lui donnait l’occasion de pouvoir s’en rapprocher sans risquer de finir en pièces détachées – bien qu’elle fut rarement pourchassée, dans tous les cas. Dans un élan d’affection, elle lui saisit la main, et, revenant à l’anglais : «… Et sinon, m’offrirez-vous le privilège de danser avec vous, mon Prince ? » . Ses battements de cils achevèrent de décontenancer le néphilim, qui balbutia un vague « Euuh… Baaah… » . Sans attendre, Sarah l’entraina vers la piste, le prit dans le tourbillon virtuose d’une nouvelle valse. Avec surprise, elle constata que leurs pas s’accordaient parfaitement. « Il est extrêmement agréable de danser avec vous, cher prince-dont-je-ne-connais-pas-le-nom. » Le fait d’enfin danser et s’entretenir avec un demi-ange fit ressurgir en elle une quantité colossale d’excitation gamine. Sans presque prendre le temps de respirer, elle se lança dans une grande tirade : « Désolée de t’avoir pris de court, c’est juste que je rêvais vraiment de valser avec un néphilim depuis très, très longtemps. Et tant pis si cela ne te plait pas, moi je suis vraiment heureuse ! » . En éclatant de rire joyeusement, elle pensa intérieurement qu’en plus, elle le tenait du même coup éloigné d’Armand, évitant ainsi tout risque de débordement. Elle ajouta tristement : « Essaye de ne pas me voir comme une vampire, ce soir, mais comme une petite princesse, s’il te plait. J’étais comme toi avant ; j’étais la gentille. Sarah Pierre Hyweach, la pourfendeuse de monstres buveurs de sang. » La fillette rit amèrement. « Je ne te connais pas, tu ne me connais pas, alors évite les préjugés, je t’en supplie. Même juste pour une danse. »

A cet instant précis, un sinistre craquement résonna dans la salle.


Désolée, encore une fois trop long --"

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Zéphirin Tovaritch
Zéphirin Tovaritch
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyMer 1 Sep - 22:55

« C'est donc ça, ces traces de sang sur le mur ? demande Victorien, et son cousin acquiesce. Tu as tué le vampire, mais comme tu l'as... ça a laissé des traces de sang ? Rassure-toi, je n'ai pas oublié. »
Zéphirin le remercie et le regarde tranquillement se diriger vers le buffet. Tiens, Armand s'y rend aussi ? Cela ne présage rien de bon. Victorien n'est pas son cousin, et en plus, il a peur des ancestraux. Tout cela risque de tourner au vinaigre, mais il n'ose pas intervenir. Cela aurait paru démesurément protecteur. Mais il ne se sent décidément pas tranquille, et rumine de sombres pensées. Et puis tout à coup, il voit le vampire empoigner son cousin. Ç'en est trop, il doit intervenir avant que tout dégénère ! ... et il entend une petite voix s'exclamer en français. Malgré l'urgence, il est curieux et commet l'erreur de regarder. Tiens, c'est la petite vampire, celle qui vient de danser avec le copain de l'ancestral - tout tourne autour de lui, c'est vraiment agaçant... Zéphirin n'avait pas la moindre envie d'entrer dans son cercle de connaissances, tout de même ! - et qui a elle aussi remarqué la scène. Il ne peut s'empêcher d'intervenir :
« Ton ami l'ancestral est en train de toucher mon cousin… » : l'avertit-il en français, la voix lourde de menaces.
On ne touche pas à sa famille, quand même ! Mais la petite fille elle aussi semble très protectrice, et elle commence à rétorquer :
« Ne pense même pas à parler de Sam de cette… » avant de s'interrompre subitement.
Zéphirin hausse un sourcil. Sam ? Est-ce le vrai nom d'Armand, celui de l'ange déchu ? C'est une bien curieuse question et qui, en vérité, n'intéresse pas du tout Zéphirin. Vu comme sont les vampires, ils inventent tellement de nom qu'on ne sait même plus à quoi s'en tenir. De toute façon, selon le néphilim, il faut être dérangé dans sa tête pour se donner un prénom aussi ridicule qu'Armand. Il ne pouvait pas se contenter de s'appeler Antoine ou Arnaud ? Comme ses parents, pourquoi l'avaient-ils appelé Zéphirin ? C'est proprement ridicule.
«… Et sinon, m’offrirez-vous le privilège de danser avec vous, mon Prince ? »
Pardon, il a bien entendu ? Cette gamine lui propose de valser avec elle ? Zéphirin est si étonné qu'il balbutie quelque chose d'inaudible. Il n'en a pas tellement envie, surtout de s'afficher avec elle, une buveuse de sang... mais voilà qu'elle lui prend la main et l'attire sur la piste. Tout ébahi, Zéphirin reprend le contrôle de lui-même, endosse son masque de charmant danseur et retrouve son calme.
« Il est extrêmement agréable de danser avec vous, cher prince-dont-je-ne-connais-pas-le-nom, déclare la fillette, en un anglais impeccable cette fois.
- Zéphirin. » : se contente-t-il de répondre, se retenant de lui retourner la question - cela ne l'intéresse pas.
Zéphirin se révèle être un meilleur danseur que ce que l'on pourrait croire, malgré son refus catégorique de montrer ses talents en public. Les réceptions luxembourgeoises sont peut-être loin, mais il n'a rien oublié. En fait, il est même éblouissant, on oublie qu'il ne porte pas un vrai costume et qu'il est taciturne. Surtout que l'enfant s'amuse comme une folle.
« Désolée de t’avoir pris de court, c’est juste que je rêvais vraiment de valser avec un néphilim depuis très, très longtemps. Et tant pis si cela ne te plait pas, moi je suis vraiment heureuse ! »
C'est à peine s'il est surpris qu'elle ait deviné sa vraie nature. Il n'a rien fait pour la cacher, en même temps. Il ne répond pas, ne sourit pas : on ne l'obligera pas à être sympathique avec une vampire, quand même !
« Essaye de ne pas me voir comme une vampire, ce soir, mais comme une petite princesse, s’il te plait. J’étais comme toi avant ; j’étais la gentille. Sarah Pierre Hyweach, la pourfendeuse de monstres buveurs de sang. »
Son rire résonne dans les oreilles de Zéphirin, il a quelque chose de douloureux. Curieusement, il se radoucit. Il se donne des airs de monstre, mais il n'en est pas tout à fait un. Il est sensible au fait qu'elle était néphilim auparavant. Et puis, cela lui plaît bien, les petites princesses, c'est mignon.
« Je ne te connais pas, tu ne me connais pas, alors évite les préjugés, je t’en supplie. Même juste pour une danse.
- D'accord. » : répond-il laconiquement, même si ses yeux semblent tout à coup beaucoup plus chaleureux.
Sauf que sa réponse se perd dans les bruits de la salle. Quelque explose, on entend un lustre tomber, et des cris, beaucoup de cris. Instinctivement, alors que le monde vole en éclats, Zéphirin prend la danseuse dans ses bras et la couvre de son corps. Il reçoit ainsi à sa place un plateau vide, qui a dû contenir du fromage, en plein dans les côtes ; un couteau un peu trop aiguisé lui érafle la joue plutôt profondément. Oh oh. Ce n'est jamais une bonne idée de saigner lorsqu'on est entouré de vampires, il s'en rend bien compte. Un incendie semble se déclarer ; et alors Zéphirin semble se rendre compte de qui il tient dans ses bras. Étonné, il la relâche et la regarde avec colère.
« Alors, c'est ça que vous aviez prévu ? lui crie-t-il en français. Ça vous plaît peut-être de gâcher la fête et de nous tuer, c'est ça ? » Nous désigne à la fois les humains et les vampires.
Puis, comme il voit qu'elle a l'air innocente, il se radoucit, et endosse un nouveau masque. Zéphirin le tueur de vampire psychopathe est de retour. Il enferme ses sentiments à double tour et laisse la violence prendre possession de lui avec indifférence.
« Va rejoindre Armand, lui ordonne-t-il d'une voix sans timbre, et sortez d'ici. Je crois que vous n'êtes pas coupables. »
Puis il ramasse le couteau qui l'a blessé à la joue, le soupèse et grimace. Pas terrible, mais c'est toujours mieux que rien. Avant de partir à la recherche de son cousin, il lui lance :
« Au revoir, princesse. C'était un plaisir de danser avec vous. » Et il était sincère.

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Pollux Hyweach
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyJeu 2 Sep - 0:02

Presque aussitôt, Armand le quitta pour aller chercher une autre coupe de champagne ; Pollux le suivit du regard, et vit qu'un des nouveaux arrivants – celui qui paraissait illuminé – l'avait suivi. Sans doute devaient-ils se connaître. Mais ça n'empêcha pas Pollux de jeter des petits coups d'oeil en leur direction, qui se sentit tout de même un peu lésé d'avoir été abandonné aux meutes de chiens féroces. Prudemment, il recula d'un pas, s'éloignant un peu du petit groupe, et profita de sa position en retrait pour observer tout ce beau monde qui dansait, riait, mentait. Il buvait à petites gorgées son champagne, breuvage aussi délicieux que nouveau, et profitait de chaque bulle qui éclatait contre son palais.
Soudain, son regard accrocha la petite Sarah, qui conversait avec un homme – Zéphirin, s'il se souvenait bien. Elle avait un vrai don, cette gamine, songea-t-il en observant l'air tour à tour renfrogné puis surpris de l'adulte lorsqu'il se laisse entraîner par l'enfant dans une autre valse tumultueuse. Il sourit sans s'en apercevoir au rire de la petite, puis reposa son regard sur Armand, qui revenait, calme et tout sourire vers eux. Mais alors que Pollux allait s'élancer vers lui, il resta cloué sur place. Il lui semble qu'il va sombrer, s'évanouir, et une sensation de froid s'insinue en lui, glaçant son sang et ses os. L'image très précise du feu dévorant le Gabriel Mandeville Institute se dessine, implacable, violente, dans son esprit. Puis brutalement, très brutalement, il revint à lui. Son absence n'avait duré qu'une seconde, car au moment même où il reprit ses esprits, le lustre céda, et une explosion souffla littéralement le buffet. Une statue de marbre s'écroula près de lui, et un petit bout lui heurta la tête, assez fort pour lui entailler la peau.

Pollux mit un temps avant de réagir. Que se passait-il ? Pourquoi avait-il vu ça ? Il ne s'était pas drogué, et quelques gorgées de champagne ne pouvait pas le rendre ivre à ce point. Mais ça n'était pas le plus important. Des cris retentissaient partout, les gens couraient dans tous les sens. A terre, il voyait ce qu'il restait de corps déchiquetés par le souffle de l'explosion. A cette vue, ses jambes défaillirent, et il crut tomber, mais miraculeusement, il réussit à se tenir debout. Son verre de champagne lui avait explosé entre les mains, et il saignait des mains, et à la tête. Il ne voyait plus rien : la fumée et la stupéfaction rendait sa vue trouble. Le coeur de Pollux se mit à battre à tout rompre. Armand, où était Armand ? Et la petite ? Il crut l'apercevoir derrière un rideau de fumée. « Sarah ! » hurla-t-il. Mon Dieu, faites qu'elle aille bien, qu'elle ne soit pas blessée. Et bon sang, où était Armand ?! Et ... Et s'il était arrivé quelque chose ? Titubant difficilement, essayant de ne pas trébucher sur un gravas ou pire, un cadavre, il tentait de se frayer un chemin dans la cohue générale, cherchant désespérément son amant des yeux. « Armand ! » Il sentait la tête lui tourner. Sa blessure à la tête, causée par le choc du petit bloc de marbre contre son crâne, le faisait souffrir. Il avait perdu Sarah de vue. Il passa sa main sur sa blessure, et quand il la retira, elle était encore plus ensanglantée. Merde. Trois fois merde, même. Il releva le visage, balayant du regard l'immense salle, avec l'espoir de repérer son amant. « Armand ! » cria-t-il une dernière fois, en désespoir de cause, tandis que l'atrocité du moment lui parvenait peu à peu, sous la forme de corps étendus, de statues écroulés de flammes dévorant les murs. Les flammes. Il les avait vues juste avant. Immobile au milieu de la bousculade, Pollux se trouvait comme dans un état second, incapable de bouger.
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Léandre Reilly-Fairchild
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyJeu 2 Sep - 13:28

« Contrairement à toi, ce genre de réunions me divertit beaucoup. »
Je bus une gorgée et tirais sur ma cigarette. J'eus la désagréable sensation d'être devenu un satellite de plus dans l'orbite folle de la planète Armand et ça ne plaisait pas du tout. Outre le fait d'avoir été emporté contre mon gré, je n'appréciais pas de me trouver si près d'une telle source de passions.
- Pitié ... Mon Dieu, Armand, tu trouves ça divertissant ? Ce genre de réunions me donnent envie de vomir, les gens se parlent, se mentent, s'affichent, paradent avec leurs moitiés comme s'il s'agissait de récolter des points pour quelque ... Concours à la con du style Mini Miss Flute de verre junior comme on sait si bien les faire dans ce pays.»
Je m'interrompis. Nouvelle bouffée de fumée. Je crois que je n'avais jamais éprouvé autant de plaisir à fumer qu'en cette soirée. Je bus une nouvelle gorgée et me rendis compte que mon verre était déjà vide.
« Ici on fait semblant de manger des gâteaux qui font la taille de mon pouce et de boire dans des verres si petits qu'ils nous font passer pour des alcooliques ... Si c'est ça se socialiser je préfère encore manger un sandwich et boire du whisky dans un bar au milieu de la plèbe.
A cet instant arrivèrent un homme et une petite fille. Un gosse, il ne manquait plus que ça. Si joyeux, si candides, bercés de tellement d'illusions ... Ils m'énervaient et à en juger le large sourire de la fillette, elle semblait correspondre à merveille à ce schéma. Je me détournais en direction de la table afin de me servir que Armand s'était éclipsé, de même que les deux Nephilims. Ne restait que Alceste et le nouvel arrivant.
Les festivités avaient durées suffisamment longtemps, il ne me restait plus qu'une cigarette et toute cette mascarade me tapait sérieusement sur le système. J'ignorais toujours ce que je foutais ici mais j'avais de plus en plus sérieusement l'impression d'être au mauvais endroit au mauvais moment. Je devais sortir du système Armand au plus vite, avant de me retrouver pris dans une quelconque catastrophe de laquelle je ne pourrais pas me sortir. Tous les conflits possibles ne m'intéressaient pas. Je récupérais ma veste posée sur la table et la jetait négligemment sur mon épaule, prêt à quitter les lieux.
« Messieurs je vous souhaite une bonne soirée, il est préférable que je m'en aille avant de me pisser dessus ça ferait mauvais genre. »
Je jetais ma cigarette contre le serveur qui passait puis m'éloignais. J'étais à une vingtaine de mètres de l'entrée qu'un immense fracas de verre me vrilla les tympans. L'instant d'après je me retrouvais propulsé contre le sol. Ma première pensée fut de me demander ou était ma veste. Ma tête me faisait mal et mes oreilles sifflaient, je sentis sur le sol les hurlements et la course de la foule plutôt que je les entendis; je pus rouler sur le côté et me relever juste avant de me faire piétiné par la masse en panique. On aurait dit le final de Carrie. Le buffet avait été soufflé et une horrible odeur de fromage et de brûlé se mêlait avec la senteur des premiers corps qui se consumait. Un véritable charnier. Les flammes grandissaient à mesure qu'elles léchaient le sol et les murs imbibés d'alcool. Certaines rampaient le longs des murs, se rapprochant dangereusement des lourdes poutres de bois qui soutenaient l'édifice. Déjà, l'estrade s'était effondrée, engloutie par le feu que rien ne semblait pouvoir arrêter, qui se délectait de toute cette souffrance comme si il eu lui même une âme, une âme viciée par la haine. Quelqu'un eu l'idée de jeter un plat au travers d'une fenêtre pour laisser entrer un peu d'oxygène, c'était sans compté la foule paniquée qui reproduisait inconsciemment ce geste. Au milieu des flammes et du chaos, une pluie d'éclats de verres tombait, recouvrant les corps des premières victimes à la manière d'un linceul.
Absorbé par cette vision cataclysmique, je ne remarquais pas tout de suite que les sifflements s'étaient estompés. Au milieu des hurlements je crus reconnaître le nom d'Armand. Libéré des dernières vapeurs confuses qui obscurcissaient mon esprit, Je m'avançais en direction de la voix. Au bout de quelques pas j'aperçus une silhouette immobile à travers la fumée qui envahissait à son tour la pièce. J'avançais dans sa direction alors que les questions se bousculaient dans ma tête. Étais-ce le fruit du hasard ? Étais-je tombé dans un piège ? Allais-je mourir brûlé ou asphyxié ?
« C'est pas tellement le moment de profiter de la piste Billy Elliot »
Arrivé à sa hauteur je le reconnu. Un des satellites d'Armand, celui qui portait la fillette. Le système était partit en couille, les satellites sont sortis de l'orbite de la planète. Quelle merdier.
« Viens, Armand a eu le temps de voir pire. »
Je lui tirais le bras et me dirigeait en sens inverse, espérant qu'il m'emboitait le pas.

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Alceste C. Harker
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyJeu 2 Sep - 14:03

    « Vous avez parfaitement raison. Quand j'habitais encore au Luxembourg, mes parents organisaient parfois des réceptions qui ressemblaient un peu à celle-ci... Ils partaient alors en France, acheter du fromage... » Je ne l'avais donc pas assommé par mon long discours rébarbatif. A mon sens, les parents du jeune homme avaient bien fait un choix judicieux. A ses dires je fis un sourire et ajoutai: « Il va de soi que je ne dénigre pas les fromages des autres contrées européennes. Le gouda néerlandais, la feta grecque ou la mozzarella – au lait de bufflonne bien sûr. - sont des fromages exquis. Mais, il semblerait que mes racines françaises prennent le dessus sur ce sujet. » J'acquiesçai un nouveau sourire. Certes Harker ne sonnait pas beaucoup français. Mon père était irlandais. En revanche, mon deuxième prénom – quoique le premier légèrement aussi – Christophe prenait racine dans les prénoms masculins de ma famille maternelle. Mon bisaïeul se prénommait, en effet, Christophe. Mais passons, je ne vais pas faire ici et maintenant la généalogie de la branche maternelle de ma mère. Cela serait inconvenant. Je repris le fil de mes esprit et écoutai Victorien ajouter: « Quoi qu'il en soit, vous m'avez donné envie d'aller goûter quelques fromages. Merci pour vos explications. Je les ai vraiment adorées. À l'occasion, peut-être pourriez-vous m'en dire plus... ? » Je rougissais un tantinet. Il avait adoré mes explications. Ce n'était pas forcément du grand art, digne d'une conférence au sommet. J'acceptai néanmoins ces compliments. Tout compliment est bon, à prendre, surtout qu'on en a pas tous les jours. Néanmoins je tenais à mettre les choses au clair. « Ravi de vous avoir donné goût aux fromages. J'ignore s'il y a du fromage, le buffet est si vaste. Toutefois ne me considérez en aucun cas pour un spécialiste de fromages. Je suis un simple amateur, rien de plus, mais je pourrais toujours vous conseiller. » Un nouveau sourire.

    Tandis que Victorien convoitait le buffet, je m'intéressai à présent au nouveau venu, Léandre. Armand semblait le connaître. Je fus surpris par les dires de Léandre: « Armand mon amis à la peau de cadavre ... Tu es très élégant ce soir... » Je ne pris même pas la peine d'écouter la suite. Le terme « cadavre » me choqua. Pourquoi disait-il cela? Armand semblait en forme. Il n'était ni malade. Il n'avait aucunement l'allure d'une camé, d'un drogué, qui prend un rail tous les soirs pour planer à trois mille. Il était net, sans aucun reproche. En rigolant légèrement, j'ajoutai: « Un cadavre. Non! Certes, il est un peu blanc comme un cul, mais de là, à le traiter de cadavre. Ce n'est pas un mort-vivant! » Une fois de plus, je n'eus pas vraiment de réponse, d'autant plus que la belle Sarah et l'ami d'Armand revinrent vers nous. Pollux se rapprocha d'Armand et s'empara de sa boisson. Il la finit d'un trait. La danse donnait soif. Sarah quant à elle, observait avec un peu de jalousie le couple avant de jeter son dévolu sur Zeph, le forçant à danser. Elle l'emmena au milieu de la piste de danse sans même son accord. J'eus un léger sourire. Je me tournai vers Emma, lui proposant de lui ramener un amuse-bouche. Elle acquiesça. Je m'absentai. Je tentai de me frayer un passage au milieu de la populace. Arrivé devant l'immense table, je passai au peigne fin chaque met présenté. Gourmand que j'étais, je ne savais quoi prendre pour moi, je ne savais quoi prendre pour Emma. Hésitation quand tu nous tiens. Finalement, je jetai mon dévolu sur des roulés à la saucisse. Généralement c'était une gourmandise appréciée par beaucoup. Je fis volte face. Au loin, je voyais la chevelure blonde d'Emma. Elle attendait mon retour, toujours en compagnie de l'autre. Avant toujours autant de difficulté, je me glissai entre les gens. Mon avancement fut interrompu quand je vis Armand courir. Je ne comprenais pas. Il était pas très loin de la table, sous le grand lustre. Je le regardai fuir. Il voulais fuir quoi? Je continuai à le zieutai.

    Je compris son mouvement, quand un bruit métallique parvint à mes oreilles. Je levai les yeux au ciel, et je vis le lustre tituber. Je n'eus aucunement le temps de prévenir que son accroche céda, il s'écroula sur les pauvres convives au dessus de lui. Au contact du sol, il implosa. Des milliers de débris s'envolèrent et s'éparpillèrent de ci, de là, dans la salle. Soudain, une explosion. Je me sentis soulevé de terre et propulsé quelques mètres plus loin. Sous le choc, je sentis mon poignet craquait. Cassé. J'émis un gémissement. Ventre à terre, je sentis des débris me heurter violemment. Tout à coup je sentis, une douleur à l'épaule, comme un pieu que l'on m'aurait planté. Sur cette partie du corps, nonobstant mon engourdissement, je sentais, peu à peu, le sang fuir mon enveloppe corporelle. Levant les yeux, je sentis un plateau d'or passer à un cheveux de ma tête. Dieu me bénisse. A cette allure ce plateau aurait pu, tout bonnement, me trancher la gorge, la tête, si je m'étais trouver dans une autre position. Sur mon corps engourdi, une lourde charge s'abattit. Un corps immobile m'emprisonnait. D'un effort surhumain, je me libérai. Zieutant derrière moi, je vis qu'un couteau affuté s'était glissé dans la chair de mon épaule, comme dans du beurre. A présent, la douleur devenait lancinante. Je regardais désormais le corps auquel j'étais prisonnier. Les yeux de la demoiselle, une rouquine, étaient clos. Elle semblait morte, mais je ne le crus pas. Inconsciemment, j'approchai mon visage du sien, pris son pouls. Elle en avait encore. Il était extrêmement faible. D'une voix à demi étouffée, perdue au milieu du brouhaha, des cris incessant, je la priai d'ouvrir ses yeux. « Mademoiselle! Revenez! Revenez vers moi, vers ma voix! » Elle émit un léger bruit pratiquement inaudible, et, au ralenti, elle ouvrit ses yeux – d'un bleu profond – et me sourit. Sans même l'apercevoir, je la pris dans mes bras et je finis par dire « Voilà, restez avec moi, tout va bien se passer, ne vou... » Je stoppai mes parole, quand je vis cette chose se produire. Un sifflement passa à quelques centimètres de mon oreille. Quand je compris d'où provenait le bruit, c'était trop tard. Un débris de bois – originaire de feue la table – aussi grand qu'une assiette à dessert s'immisça dans la chair ventrale de la demoiselle, lui perforant ses précieux organes. Le sang suinta de toutes part, glissant par la même sur mes vêtements. L'odeur âcre du sang en abondance me donnait des remontées vomitives. Je vis, peu à peu, la vie de la jeune fille s'en allait. Ses yeux se perdirent dans le flou. Elle était morte. Délicatement, de ma main endolorie, je fermai ses yeux en susurrant: « Paix à ton âme! ». Je la laissai là, allongé sur le sol.

    J'eus soudainement une poussée d'adrénaline en pensant à Emma. Où était-elle? Comment allait-elle? Je déglutis. Je me relevai avec beaucoup de difficulté. Titubant, je me protégeai le visage, même si des couteaux et autres morceaux de cristal lacéraient mes vêtements ensanglantés. D'une voix roque, je criais « Emma! » dans l'espérance qu'une voix me réponde. Pendant une fraction de seconde, je l'imaginai déjà morte, son corps jonchant le sol. Non, c'était impossible. Je tentai de l'apercevoir. La fumée, le chahut m'empêcher de la voir, distinctement. Je revins vers l'endroit où je l'avais vu pour la dernière fois. « Emma! » J'entendis un gémissement, un appel à l'aide. Une tête blonde, c'était elle. Elle était à genoux, le dos courbé sur une autre personne. Elle allait bien, heureusement. Je la rejoignais! « Tu vas bien? Tu peux marcher. » Elle ne me répondit pas, du moins sur l'instant, elle s'occupait de sa camarade, qui elle était sévèrement blessée. Des morceaux de caillasse autour d'elle. Derniers témoins d'une statue qui avait chu quelques minutes plus tôt. « Il ne faut pas rester là. Aidons là, à se relever! » Soudain, je poussais un cri. Un gars, une fille, je ne sais pas, en voulant s'échappait, me heurta, enfonçant plus encore le couteau dans ma chair et l'os de mon épaule. « Putain! Enlèves-moi ce foutu couteau de mon épaule! » Je soufflai ces dernières paroles avec un visage crispé et un sourire forcé.
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Armand M. Gauthier
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyJeu 2 Sep - 14:39

Armand traversait la salle, ayant déjà repéré du regard Pollux qui l’attendait. Bizarrement, ce dernier semblait s’être figé sur place, en proie à une vision horrible. Le vampire fronça les sourcils, et aurait sans doute questionné son amant si un grincement métallique, inaudible à l’oreille humaine, ne l’avait distrait. Levant la tête il aperçut le lustre massif qu’il crut voir vaciller. Soudain, une horrible intuition naquit en lui : tous les vampires qu’il avait aperçu s’étaient situés aux extrêmes de la salle, plus près des sorties que du buffet et, surtout, jamais à moins de trente mètres du lustre. C’était splendide, tout simplement splendide : la fête des Nephilim, la première fois que le Conclave acceptait l’invitation depuis l’inauguration du pacte, les tensions entre les deux camps plus fortes que jamais à cause des crimes… Il aurait dû deviner que quelque chose se tramait auparavant, demander des détails. Armand réagit très vite : lançant sa coupe de champagne presque remplie sur le sol, il s’élança en direction de la sortie, faisant en quatre foulées ce qu’un humain aurait parcouru en huit. Il s’échappa du périmètre mortel deux secondes avant que le lustre ne cède, laissant la puissance de la bombe balayer ceux qui avaient bougé à temps. Armand fut plaqué au sol par l’explosion, mais heureusement trop loin pour finir en pièces détachées.

« Armand ! » Au travers ses oreilles vibrant de l’explosion et le tambourinement du sang contre ses tempes, le vampire perçut à peine le cri de son amant. Secouant sa tête, il commença à se relever pour se rendre compte que sa veste avait pris feu et qu’une douleur traversait son épaule gauche. Vite il rejeta sa veste, maudissant intérieurement la quantité d’alcool dont la salle entière était imbibée – on aurait cru une fête des années vingt. Puis, il jeta un coup d’œil à son épaule : un plateau, propulsé par l’explosion, avait entaillé sa chair et son sang empoisonné se répandait maintenant sur sa chemise autrefois blanche. Le vampire lâcha quelques jurons en langue diverse, et finit de se relever. Mis à part cette coupure profonde et les dizaines de petites écorchures sur son visage, il n’avait que quelques brûlures sur la nuque ; c’en était presque extraordinaire. Pourtant, sa nature d’ange déchu ne le rendait pas imperméable aux bombes, comme en témoignait le sifflement dans ses oreilles et les quelques instants qu’il lui fallut pour trouver ses repères. Impassiblement, il observa un homme à l’œil troué passer à côté de lui en hurlant, tenant sa femme morte entre ses bras. Tout ce bruit, c’était insupportable ; rien n’était plus agressif à ses oreilles que des civils sur un champ de bataille. Les guerriers, au moins, savaient mourir. Brièvement, une vision d’un pillage se superposa à son esprit, datant d’au moins cinq siècles. Il ne se souvenait plus s’il avait fait partie des pilleurs ou des pillés, mais en tout cas l’odeur de chair brûlée et les cris des mourants était la même, éternellement reconnaissable. Comme un conquérant il se tenait debout, fixant le désordre créé avec désintérêt, jusqu’à ce qu’un son ne le rappelle à la réalité.

« Armand ! » A nouveau il entendit son nom, plus proche cette fois. Tournant la tête vers la droite il vit enfin Pollux, sang coulant sur son visage et ternissant les mains avec lesquelles il s’accrochait tant bien que mal à Léandre, tenant à peine debout dans la marée humaine. A son tour, il hurla : « Pollux ! » et le rejoint aussi vite qu’il put, enjambant sans gêne les cadavres jonchant le sol, poussant parfois les êtres paniqués qui se trouvaient sur son chemin. Finalement ses mains trouvèrent le corps de l’autre, prenant la relève. « Merci. » Il était dans un sale état ; à côté de ça, l’entaille de son épaule et ses légères brûlures n’étaient rien. Rapidement, Armand sortit un grand mouchoir en tissu de sa poche – vieille habitude conservée d’un temps passé – le déchira en deux et banda la première main de Pollux, non sans avoir vérifié qu’aucun morceau de verre n’y restait. Il en fit de même avec celle qui avait tenu le verre, retirant un morceau avec un murmure de pardon quant à la douleur occasionnée. Puis, il jeta un coup d’œil autour de lui, cherchant de quoi couvrir la plaie qui se trouvait sur le front de Pollux. Evidemment il ne trouva rien d’autre que sa chemise, dont il déchira rapidement deux larges bandes. Son épaule gauche le lancinait de douleur à chaque mouvement mais il y fit à peine attention, sachant que sa blessure serait parfaitement guérie d’ici deux ou trois jours. Pliant la première bande il l’appuya sur la blessure comme un tampon afin d’arrêter le flot de sang et se servit de la deuxième pour la tenir en place. « C’est tout ce que je peux faire pour l’instant. Tu penses pouvoir marcher ? » Avec la fumée qui obscurcissait ses poumons et le sang qu’il avait perdu, il ne savait combien de temps Pollux tiendrait ; si lui avait cessé de respirer dès l’explosion, le duo de Nephilim à ses côtés ne pouvait en faire de même.

Armand balaya la pièce dévastée d’un regard : des corps déchiquetés par l’impact, du sang, des statues brisées, du sang, des plateaux et des couverts éparpillés, du sang, un diadème de princesse en toc. Merde. Il lâcha un instant Pollux, se dirigea vers ce qu’il avait vu et dégagea du pied le diadème coincé sous un bout de statue. Même s’il y avait eu plusieurs gamines déguisées en princesse Disney à cette fête, il reconnaissait bien la forme et les couleurs : c’était celui de Sarah. Il se rappela soudain qu’il l’avait laissée avec un groupe dont faisaient partie deux Nephilim paranoïaques et violents. Avec cette explosion au beau milieu d’un évènement aussi hautement symbolique, les vampires seraient forcément accusés – et il n’était pas encore prêt à parier sur l’innocence de sa race. Ce qu’il savait, par contre, c’était que sa colocataire l’était et qu’elle ferait également un excellent bouc émissaire pour des demi-anges enragés. Il devait la récupérer au plus vite, maintenant que Pollux était en de mains sûres. « Où est Sarah ? » demanda-t-il soudain à son amant, comme si celui-ci pourrait lui indiquer la position de son amie dans cet état. Sans attendre de réponse, il s’écarta un peu pour voir s’il n’apercevait pas la petite brune dans la foule ; malgré ses habits colorés, la gamine avait disparu. « Sors-le d’ici. Je reviens. » dit-il simplement au Nephilim. Et sur ce, il s’enfonça de nouveau dans le brasier.
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Sarah P. Hyweach
Sarah P. Hyweach
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyDim 5 Sep - 20:30


« D'accord. » L’approbation du néphilim sonna en elle comme un doux glas – et l’explosion retentit. Le son de la bombe consumée se répercuta en haut des piliers, comme les vagues d’un tsunami auditif ; l’énergie, la chaleur incroyable qui avait été relâchée en une seconde, envahit la salle ; Les sens aiguisées de la petite vampire firent se décupler les vibrations des murs dans son esprit, et lorsque le chandelier s’écroula finalement sur le sol, c’était Atlas qui venait de lâcher la planète Terre de ses épaules. Et puis, des voix, des milliers de cris en détresse s’élevèrent. Les flammes chauffaient déjà à blanc les mets du buffet, les éclats innombrables du plafond détruit par le souffle de l’explosion saignaient à vif les danseurs de la piste. La chaos environnant s’était emparé de la tête de Sarah et la paralysait. Elle n’entendait, ne sentait rien d’autre que toute cette détresse ambiante, cette douleur et cette terreur qui avaient saisis la salle. Les cris, les cris surtout ; de toute part, les humains aux peaux tendres et aux os fragiles étaient pris en tenaille par le spectre de la mort. La fillette se mit à paniquer ; être vampire et saigner les méchants par-ci, par-là était une chose. Etre confrontée directement à une réalité à laquelle elle avait toujours échappé en était une autre. Elle n’avait jamais, jamais causé la mort d’un seul humain en deux siècles ; même lorsqu’elle avait du faire face aux cadavres de sa famille entière, elle n’avait pas eu à voir, à subir… leur agonie. Sarah déglutit difficilement. L’odeur métallique et salée du sang commençait à se répandre doucement sous ses narines. Non, ce n’était pas vrai, pas maintenant… Le sang tiède était trop prêt d’elle, trop tentant.

La vampire réalisa alors que son cavalier, Zéphirin, s’était interposé entre elle et les débris qui avaient giclés. Le regard fou, celui-ci lui cria en français : « Alors, c'est ça que vous aviez prévu ? Ça vous plaît peut-être de gâcher la fête et de nous tuer, c'est ça ? ». Elle regarda son visage, sans parvenir à en définir les contours précisément ; elle ne comprenait pas, ne comprenait rien. C’était à en désespérer, elle ne comprenait jamais rien. Elle secoua la tête : « Je… ne comprends pas. » La voix du néphilim se posa à nouveau et l’une de ses mains empoigna le bras de la fillette. « Va rejoindre Armand, et sortez d'ici. Je crois que vous n'êtes pas coupables. » Parce qu’il y avait des coupables ? L’esprit de la petite s’éveilla d’un coup ; la bombe, les cris, le chaos. Les vampires, les humains, les néphilims. Armand, Pollux. Elle se permit – cas extrêmes obligent – un juron en français. « Merde. » Sans fil de pensée construit, mais se sentant poussée par une sorte d’instinct, elle se remit debout. La vampire ne jeta ni un regard à son cavalier, ni au sang qui suintait de son épaule, et s’élança, poursuivie par la voix monocorde de Zéphirin : « Au revoir, princesse. C'était un plaisir de danser avec vous. ». La balance entre ses sens se rééquilibra ; sa vue se fit plus nette, l’odeur du sang sur chacune des personnes qu’elle croisait s’affaiblissait alors que son esprit définissait les priorités. Elle devait aller vite, au risque de se faire repérer par des néphilims. Bien que cela lui brisa le cœur qu’ils l’accusent, à leurs yeux elle ne serait qu’un suspect de plus - l’air un peu plus innocent que les autres certes, mais les chasseurs de vampires ne se laisseraient sans doute pas attendrir par son apparence.

Une petite voix, perdue parmi les hurlements et les crépissements des flammes se fit entendre « Sarah ! ». Pollux. Bon sang, qu’elle ce qu’elle faisait, c’était lui qu’elle devait aider en premier ! Vite, elle se jeta dans la direction d’où le jeune homme l’avait appelé. Et Armand ?... Armand se débrouillerait bien seul, l’ancestral ne pouvait pas avoir été blessé trop grièvement. Mais Pollux, avec son frêle corps de néphilim, courrait d’énormes risques. Sarah erra un moment, suivant l’odeur du Hyweach ; son chemin était jonché d’hommes et de femmes agonisants, les bras levés en appels au secours, les râles troublés par la douleur de jambes défoncées, de côtes perforées. Le sang, vif, miroir des flammes, sur les tuxedos et les longues robes satinées… La fillette ferma les yeux, ignorant au mieux ce spectacle et se focalisant sur l’odeur de Pollux, bientôt rejointe – à son soulagement – par celle d’Armand, jusqu’à sentir une brise fraiche souffler sur son visage. La trace olfactive l’avait menée tout droit hors de la fournaise infernale, dans l’air lourd de la nuit d’été. Devant elle, couverts de suie et de sang coagulé, se tenaient bien Pollux, aux côtés d’un autre homme – le énième en jean, encore une fois, mais ce détail importait peu à présent. Elle se précipita à leur rencontre. « Pollux ! » Le jeune homme portait un morceau de tissu déjà bordeaux de sang en guise de bandage, mais était apparemment sauf. « Pollux ! » Sarah se jeta dans se bras et poussa un soupir de soulagement. « Ouf. T’es pas mort. Et Armand… » Elle chercha son névrosé préféré du regard, s’attendant à le trouver, comme la présence de son odeur l’attestait, aux côtés de son petit ami – mais, à moins d’avoir réussi à piquer sa cape d’invisibilité à Harry Potter, il était visiblement absent. Un affreux pressentiment la prit « … Armand ! Il est où, Armand ? Ne me dis pas qu’il est en train de me chercher, cet imbécile ! » S’il était effectivement retourné à l’intérieur, ce n’était pas un, ni deux, mais bien une horde de néphilims qui pouvaient lui sauter dessus ; et malgré les pouvoirs de l’ancestral, il aurait du mal à résister à tout ce beau monde en demeurant indemne. « Oh non… »

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Pollux Hyweach
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyMar 7 Sep - 23:25



« C'est pas tellement le moment de profiter de la piste Billy Elliot » Pollux tourna vers l'homme un regard vide de toute compréhension. Que se passait-il ? Pourquoi les gens couraient-ils, pourquoi ces cris et ces corps étendus par terre ? Pollux sentit qu'on tirait sur son bras, et sans volonté, il se laissa tirer par l'inconnu. « Viens Armand a eu le temps de voir pire. » L'évocation d'Armand le fit revenir à lui. Il cligna des yeux, secoua la tête. Ses pensées semblaient lui revenir, comme on rembobine un film. Armand. Il fallait qu'il trouve Armand, il ne pouvait pas le laisser seul au milieu des flammes et des cadavres. Il ne pouvait pas le laisser. Il tenta de se dégager de l'homme, mais c'était comme vouloir soulever une enclume à bout de bras. Pourquoi ... Pourquoi se sentait-il si faible, soudain ? Il porta sa main à sa tempe, et elle en revint poisseuse d'un sang chaud, collant et sombre. Pollux, hébété, fixa sa main sans comprendre. Il n'osait pas toucher sa blessure. Pourtant, il n'avait pas mal. Il sentait simplement le sang couler le long de sa joue, comme une larme. Des gouttes rouges s'épanouissaient sur le col de sa chemise. « Pollux ! » Le jeune homme tourna la tête si fort qu'il faillit s'écrouler. Il sentait ses forces le quitter peu à peu. Mais son coeur se remplissait d'un étrange sentiment de sécurité. Les mains d'Armand rencontrèrent son corps, et l'autre le lâche un instant. Pollux eut l'envie de se blottir contre son amant, de se laisser dériver au gré de ses mouvements, de se laisser flotter. Mais son compagnon était plus pragmatique – et surtout plus éveillé. Il lui banda les mains avec dextérité, lui ôtant en passant un bout de verre qui s'était fiché dans la main de Pollux sans qu'il ne s'en rende compte. Aïe. Ca fait mal. La douleur le réveilla un peu, mais il voyait flou, et n'entendait qu'à moitié les paroles de son amant. « C’est tout ce que je peux faire pour l’instant. Tu penses pouvoir marcher ? » Pollux leva son visage barbouillé de sang vers Armand, sans pouvoir répondre. Tout semblait s'être arrêté de fonctionner. Totalement apathique, il ne répondit rien quand Armand lui demanda où était Sarah et impuissant, il le regarda s'enfoncer à nouveau à travers les flammes et le bruit.

Impuissant encore, il se sentit tiré par l'autre homme qui le menait au dehors, à l'abri. Non ... Il voulait rester ici ! Il fallait qu'Armand et Sarah sortent d'ici ! Il tentait faiblement de se libérer, mais la poigne de l'homme était forte et déterminée. Sans qu'il sache comment, Pollux se retrouva dehors au milieu d'une débandade monstre. Il tenait à peine sur ses jambes, mais désormais, c'était la colère qui le faisait trembler. L'air frais lui avait fait retrouver quelque peu ses esprits, et en cet instant, il n'en revenait pas d'avoir été abandonné par Armand de cette façon. Mais il n'eut pas le temps de ruminer plus longtemps, car une voix fluette cria son nom, et une petite fille brune se jeta dans ses bras. « Ouf. T’es pas mort. Et Armand… » Sans pouvoir dire un mot, Pollux contempla la petite, infiniment soulagé de la voir. « Merci mon Dieu. » articula-t-il silencieusement. Une partie de la tension qu'il ressentait s'évanouit, annulée par la présence de l'enfant. Mais sa colère n'avait pas diminué. Et les paroles de la petite ne firent qu'accroître sa fureur. « … Armand ! Il est où, Armand ? Ne me dis pas qu’il est en train de me chercher, cet imbécile ! » Et il ne pouvait que plussoier. Armand était de loin le plus phénoménal imbécile de cette planète. Décidé, il poussa Sarah vers Léandre, en jetant d'une voix rendue rauque par la souffrance : « Sarah, tu vas rester ici. Tu m'entends ? Je vais chercher ce putain d'imbécile et je reviens. En attendant, tu ne bouges pas. »

Sans qu'il donne un temps de réponse à la petite ou à l'homme, il leur tourna le dos, et revint dans le brasier. Il ne savait plus ce qui l'animait, la peur ou la colère. Il enjambait aveuglément les corps étendus, tentant de faire fi de la nausée qui montait en lui. L'insupportable odeur de chair brûlée le prenait à la gorge. Les flammes. Il les avait vues. Et là, elle obstruait sa vue. La fumée envahissait ses poumons, l'intoxiquant de sa moiteur infernale. Mais il avançait, encore et toujours, à la recherche d'Armand. Il n'arrivait plus à crier à son nom, trop affaibli, mais ses yeux, inlassablement, parcouraient la salle dans ses moindres recoins pour tenter de le trouver. Il ne voulait pas penser à l'éventualité qu'Armand puisse être un de ces corps étendus par terre, assommés par une statue ou mangés par les flammes. Non. C'était impossible. Armand vivait, Armand devait vivre ! Tremblant, Pollux stoppa sa course désespérée. Il devait être là, quelque part ... Soudain, une forme mouvante attrapa son regard. C'était lui ! Fine silhouette dérisoirement élégante au milieu de ce champ de bataille sanglant. Pollux enjamba corps et gravas, et cria : « Armand ! » Il avança jusqu'à lui, et posa sa main sur son épaule, le forçant à se retourner. Dès que leurs regards se rencontrèrent, Pollux sentit la colère le submerger – mais une colère teintée d'une folle inquiétude : « Mais t'es complètement malade ?! Ca va pas de me laisser comme ça avec un type que je connais même pas pendant que toi, tu t'en vas jouer au héros ?! » Une quinte de toux le força à abréger sa fureur. Mais sitôt qu'elle fut finie, il se redressa et jeta un regard furieux à son amant, avant de lui asséner une gifle magistrale, incontrôlable. Pollux tremblait. Il semblait sur le point de piquer une crise de nerfs, et ses yeux se remplissaient de larmes sans qu'il n'y puisse rien. Il avait tellement eu peur pour cet idiot, merde. Il n'arrivait pas à y croire. Lorsqu'il reprit la parole, sa voix était comme cassée. « Maintenant on se casse d'ici. Sarah est à l'abri, dehors. » Mais le cauchemar n'était pas fini, il le pressentait au fond de lui, comme une sirène d'alarme silencieuse.

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Léandre Reilly-Fairchild
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyLun 13 Sep - 21:31

« Pollux ! »

C'était comme si un globe de verre venait d'explosé dans mon crâne. Cling. L'impact, le choc, la violence. Je vacille et mes doigts se desserrent autour de la main du jeune homme, de Pollux. Le globe a explosé, le silence se fait progressivement. Ma tête se vide, les vapeurs de l'alcool s'envolent, les pensées disparaissent, l'instant présent en devient même absurde. Je sentis un fourmillement léger, presque imperceptible au bout des doigts et profitant du vide qu'il y avait dans ma tête, un son, proche de celui d'une cloche. Ce mec était un des miens ... Puis les éclats du globe brisé jaillirent et me poignardèrent de l'intérieur, en un instant, ce fut un véritable raz de marée de douleur qui submergea mon esprit. J'avais l'impression que ma tête allait imploser. Nouveau haut le cœur, ravalé une nouvelle fois. La bile me brûlait la gorge, je détournais les yeux en direction de Pollux et vis Armand. Celui-ci joua un curieux manège, ramassant une espèce de couronne en plastique et me parla. La douleur n'avait pas reflué, tout était sous les eaux et je ne compris pas un mot de ce qu'il me dit ... Peu importe, puisqu'il s'en alla. Un trait d'humour émergea un instant avant d'être englouti et de disparaître dans les eaux noires. Une seconde plus tard je ne m'en souvenais plus.

Ma main enserra à nouveau celle de Pollux et je me remis à avancer. Autour de moi les gens courraient en direction de la sortie, piétinants les cadavres, se télescopant, c'était l'anarchie la plus totale. Alors que l'eau commençait à refluer au loin, je repris contact avec la réalité. Je n'étais pas blessé, je tirais un blessé, Armand était encore la bas et je me dirigeais vers la sortie. Lorsque mes pieds entraient en contact avec quelque chose de mou, c'était un corps, un blessé peut-être ... Pas la temps de toute façon, la fumée se faisait de plus en plus épaisse et les flammes léchaient les poutres, même avec les fenêtres brisées, l'oxygène se raréfiait. Et ma gorge brûlait horriblement. Je n'étais plus qu'à quelques pas de la sortie, les craquements se faisaient de plus en plus nombreux et le température devenait insoutenable.
Alors que nous passions la porte, mon regard s'arrêta sur un panneau discret sur le mur à ma gauche, expliquant ce qu'il y avait à faire en cas d'incendie, préconisant de bien garder son calme à l'image des personnages mis en scènes sur ce plan grotesque ou un homme étouffant attendait avec le sourire les secours pendant que son ami ne pouvait que constater sa double fracture ouverte, avec le même calme. J'imaginais Tyler Durden, héros de Fight Club venir remplacer ces petits bonshommes par de véritables corps mutilés, blessés paniqués et amis au bord de la crise de nerfs.
Je sentis le vent sur mon visage et ne pu me retenir de rire à cette pensée, à cette affreuse ironie. Les eaux refluèrent totalement, laissant mon esprit dévasté. Je me laissais tomber et restais allongé sur le sol, soupirant.
« Pollux ! »
Encore.
Une petite fille - celle qui avait dansé avec le Nephilim ... Je crois - avançait en notre direction. Ils se parlèrent, je n'écoutais pas. J'étais sortis et j'avais sorti un de mes semblables ... L'Enclave devrait me donner une médaille. Nouveau soupir. Je redressais la tête et vis Pollux partir à l'intérieur. Le système Armand. Certains des satellites de l'Ancestral n'étaient pas sortis de leurs orbites malgré la catastrophe ... En m'élançant à la suite du jeune homme, je m'intégrais une nouvelle fois dans ce système, quitte à perdre mon libre arbitre, peut-être finir prisonnier de la passion comme mon semblable.
En de telles situations, chacun est libéré de toutes contraintes et agit le plus librement possible. Allongé sur le bitume, à l'écart du passage de la foule, j'allumais une cigarette. J'en frissonna de plaisir.


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Victorien Tovaritch
Victorien Tovaritch
He's a scary nephilim sent by God. Run away to stay alive.


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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyVen 17 Sep - 20:45

J'ai réussi à faire moins de 800 mots : 794 !

Bien qu'Armand l'ait empoigné, Victorien était resté très calme. Était-il heureux d'avoir provoqué la colère de l'ancestral ? Pas nécessairement, lui sembla-t-il. Il s'étonna même du vide intérieur qu'il ressentait. Il se sentait subitement très calme, comme si cette provocation physique résolvait tous les problèmes. Armand était faillible, il le voyait bien, et extrêmement prétentieux. Il s'imaginait que Victorien avait sagement suivi un cours pour devenir chasseur. Le Néphilim s'était construit tout seul – avec les défauts que cela impliquait. Il ne comprit pas qui était le Créateur évoqué par Armand. Était-ce son père biologique, dont il ignorait jusqu'au nom ? Était-ce Léon, qui l'avait recueilli sous son toit durant sa jeunesse ?
Victorien ne dit rien, mais il abordait un sourire de victoire sur les lèvres. Au fond de lui s'éleva un étrange sentiment de honte : il avait honte de se moquer de la colère d'Armand alors que lui-même était très colérique. Il est étrange de constater la lucidité dont fait preuve Victorien dans les situations où il se met en danger. La folie semble alors se calmer. Victorien se met à réfléchir parce qu'il sait être faible et qu'il possède le désir de vivre. Les détails qu'il avait remarqué auparavant lui apparaissent nettement. La haine de Victorien semblait donc effacer. Toute tension avait disparu de son corps. Il aurait été aimé rire.
Et pourtant, Victorien était lui aussi faillible. Il en avait conscience. Il pensait toujours à la faiblesse de son corps et de ses coups. Il n'avait jamais mis en doute sa capacité à observer. Victorien voyait généralement tout. Il savait en voyant une personne quelle était sa race. Il devinait les contours de certaines armes sous les manteaux. Il remarquait l'air bêta des garde-mangers des vampires. Il pouvait même repérer une fourmi sur le sol alors qu'il marchait. Nul ne sait pourquoi cette capacité lui fit alors défaut au moment où il en avait le plus besoin. Tandis que la fête ''battait son plein'', un lustre se détacha et tomba sur le sol.
Les chances pour se trouver sous le lustre sont d'autant plus faibles que la salle était immense. Cela aurait par ailleurs garanti une mort bien sanglante. Les chances pour être touché par une partie du lustre sont un peu plus grandes. C'est ce qui arriva à Victorien. Il était tellement concentré sur Armand que lorsque l'ancestral le reposa, il ne pensait à rien d'autre. Le mode ''survie'' avait parfois des inconvénients. C'est là que survint la fameuse chute du lustre. Victorien avait le dos tourné à la salle, il regardait plutôt le plateau de fromage qui lui avait paru si tentant quelques minutes auparavant. Il pestait contre Armand, qui lui avait fait perdre l'appétit. Il mordit dans le morceau qu'il s'était pris, lui trouvant un très bon goût, lorsque le chaos survint. Victorien ne sut pas ce qui s'était passé ; en réalité, un morceau du lustre le toucha violemment à la tête. Tandis que le sang coulait sur le fromage, il perdit connaissance.

Le chaos, les gens qui s'enfuient, quelques morts, une salle dévastée.
Les lieux se vident à mesure que la fumée les envahit. Zéphirin est devenu fou. Les autres s'enfuient. Bientôt, Zéphirin découvre le corps inanimé de Victorien. Il sort de sa folie meurtrière pour mettre son cousin à l'abri dans un couloir très proche. Il ferme la porte à clé, de telle sorte que Victorien est coincé dans le couloir.

Quelques heures plus tard.

Progressivement, Victorien reprit ses esprits. Il était calme avant la chute du lustre. Mais le calme qu'il ressentait alors était différent. Il était calme parce qu'il ne savait plus où il était. Le sang avait séché, la blessure n'était pas très grave. Mais lui, Victorien, avait du mal à penser. Il ne savait plus que vaguement qui il était. Il ne savait plus que vaguement ce qu'il faisait. Il ne savait plus pourquoi il était là.
Pendant plusieurs minutes, il resta allongé sur le sol, l'air ahuri. La lumière du néon juste au dessus de lui l'éblouissait, mais il n'avait pas le réflexe de fermer les yeux. Il n'y voyait rien, mais il n'y avait rien à avoir. Il sentait la petite flaque de sang qui s'était formée sur le sol. Il commençait à coaguler. Il n'avait ni son manteau ni son arme. Le morceau de fromage qu'il tenait dans sa main était ensanglanté.
Au bout de quelques minutes, il se détendit encore plus. La perte d'une partie de sa mémoire le laissait serein. Il n'avait pas vraiment la force d'y penser. Ces minutes allongés lui firent mettre le doigt sur son prénom : Victorien. Il poussa alors un soupir de soulagement. Son prénom, c'était déjà une base. Mais que faisait-il dans ce couloir froid... et pourquoi ?
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Armand M. Gauthier
Armand M. Gauthier
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptySam 18 Sep - 10:04

Tant de sang… Il n’en avait pas vu une telle quantité depuis sa dernière guerre, il y avait de cela un bon moment. C’était horrible, horriblement… tentant. Il n’avait rien bu depuis deux semaines environ, et le désir d’enfoncer ses crocs dans la gorge fragile d’un des multiples agonisants lui rendaient la progression difficile. Mais la peur de ne pas retrouver Sarah était plus forte que la soif, et il persévérait, s’enfonçant à chaque instant davantage dans la masse de corps plus ou moins mouvants. L’odeur de la petite vampire était partout, à croire qu’elle avait décidé de faire des tours de terrain en footing en l’attendant. Armand maudit intérieurement l’esprit d’initiative de sa colocataire, qui ne pouvait décidément jamais comprendre quand il fallait bouger et quand il fallait rester sur place. Et puis survint un élément qui lui fit totalement oublier sa quête. « Armand ! » L’interpellé interrompit sa marche un moment, interdit. La voix lui était bien trop familière pour qu’il ne la reconnaisse pas au travers du bourdonnement dans ses oreilles. Et comme pour lui prouver qu’il n’entendait pas des voix – on ne peut pas avoir tous les grains de folie – il sentit la main d’un homme sur son épaule, le forçant à se retourner. Sans doute que la vue de son amant ne lui fut jamais aussi désagréable qu’en cet instant : c’est tout juste si son visage ne fit pas une grimace. Mais qu’est-ce qu’il foutait dans ce brasier après les efforts fournis pour l’en sortir ? Armand fronça les sourcils, la peur faisant gronder en lui des tambours d’un tout autre genre. « Mais t'es complètement malade ?! Ca va pas de me laisser comme ça avec un type que je connais même pas pendant que toi, tu t'en vas jouer au héros ?! » Avant qu’il ne puisse répondre, la gifle fusa. Pas la première qu’il prenait, ni la plus violente, mais elle ne fut pas moins douloureuse. Pendant quelques instants le vampire demeura stoïque, trop pris de court pour que cela se lise seulement sur son visage. Puis il porta une main à sa joue, comme pour vérifier qu’il s’était bien produit ce qu’il croyait.

« Maintenant on se casse d'ici. Sarah est à l'abri, dehors. » « Comme tu devrais l’être aussi ! » s’exclama-t-il, soudainement furieux. Empoignant Pollux par les épaules, il le secoua, comme si le jeune homme n’avait pas déjà assez le tournis entre la fumée et ses pertes de sang. « Tu es sans doute l’homme le plus stupide que j’ai jamais rencontré, »[/color] gronda-t-il tandis qu’il resserrait sa poigne. « Tu as vu dans quel état tu es ? Ca ne m’étonnerait pas que tu sois déjà à moitié vidé de ton sang, et tu me cours après comme si tu n’avais rien ! Qu’est-ce que j’aurais fait si tu t’étais évanoui à mi-chemin, avant de me trouver ? T’as même pas de mouchoir sur le visage – tu penses pas que tes poumons ont déjà vu assez de fumée comme ça ? » Quel imbécile, mais quel imbécile. Et sa toux précédente ne faisait que confirmer les inquiétudes d’Armand. Murmurant quelques injures de choix où les termes demeuré et inconscient revenaient souvent, il arracha un énième bout de tissu à sa chemise et le plaqua contre la bouche de son amant avec une rudesse sans doute superflue. Mais la conscience de la situation lui ôtait toute compassion, remplacée par la frustration et l’instinct de protection. Dans l’état où il était, Pollux ne durerait pas longtemps seul, entre les Nephilims agressifs et les vampires en quête de rafraîchissements.

A nouveau, l’affection qu’il portait au bel éphèbe fit qu’il s’emporta contre lui, lâchant le mouchoir qui voleta au sol. « Et puis merde Pollux ! Sarah est ma famille, et en plus c’est une enfant ; tu voulais quoi, que je reste à te réconforter à l’extérieur pendant qu’elle agonisait seule dans cet enfer ? » Armand fustigea son amant du regard, scrutant son visage dans l’espoir de comprendre ce qui empêchait l’autre de comprendre ses motivations. Pour toute réponse, il trouva des larmes dont la pureté diluait le sang maquillant le visage pâle de l’autre. Il n’en fallut pas plus pour éteindre toute la colère d’Armand, ou plutôt, pour la retourner contre lui-même. Merde, merde merde. Ses épaules s’affaissèrent quelque peu, et il se mordit la lèvre, soudain conscient de la brutalité dont il venait de faire preuve. « Je… je suis désolé, Pollux. Vraiment désolé. C’est juste que… je n’aurais jamais du t’emmener ici. Si tu avais été dans le champ de l’explosion, je… » Armand baissa le regard, la fin de sa phrase s’éteignant dans un bredouillage honteux. C’était lui l’imbécile de l’histoire, en vérité ; il avait été si obnubilé par ses sentiments envers la petite vampire et son beau compagnon qu’il en avait oublié leurs propres peurs. Bien sûr que Pollux ne pouvait pas comprendre qu’Armand était nettement moins en danger que lui, puisqu’il lui cachait toujours ses véritables ascendances. « Pardon. » murmura-t-il enfin. Ses mains voulurent prendre celles de Pollux, mais il se souvint au dernier moment qu’elles étaient dans un sale état, et ses doigts ne firent que l’effleurer avant de retomber à ses côtés.
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Pollux Hyweach
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MessageSujet: Re: TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. TRUST AND DEFIANCE, INTRIGUE N°1. - Page 2 EmptyMer 22 Sep - 4:00

« Comme tu devrais l'être aussi ! » Me secoue pas, espèce de crétin. C'était tout ce que Pollux avait envie de répliquer à Armand. Il lui semblait que sa blessure à la tête laissait échapper de plus en plus de sang. La douleur se faisait plus précise, plus aigue, sans qu'il ne puisse déterminer d'où elle venait. Il lui semblait qu'elle se diffusait dans tous son corps, altérait tous ses mouvements. Mais ses pensées demeuraient claires, rendues limpides par la brutale colère du jeune homme. Il regrettait un peu d'avoir frappé Armand, mais la gifle était partie seule, comme si son bras avait été celui d'un autre. Pollux jeta d'ailleurs un regard à sa main, celle qui avait frappé. Elle était sanglante. Quelle drôle de couleur. Il n'avait jamais remarqué que son sang était si sombre. A moins que ce ne soit la fumée qui en assombrisse les couleurs ? Il n'eut pas le temps de divaguer plus longtemps, car la voix impétueuse d'Armand lui parvint, quelque peu assourdie : « Tu as vu dans quel état tu es ? Ca ne m’étonnerait pas que tu sois déjà à moitié vidé de ton sang, et tu me cours après comme si tu n’avais rien ! Qu’est-ce que j’aurais fait si tu t’étais évanoui à mi-chemin, avant de me trouver ? T’as même pas de mouchoir sur le visage – tu penses pas que tes poumons ont déjà vu assez de fumée comme ça ? » Pollux aurait voulu lui répondre que, non, malheureusement, il n'avait pas pensé à appliquer un mouchoir sur son visage vue la situation, mais il s'avérait que les accusations d'Armand étaient fondées. Il toussa encore une fois, et un goût âcre emplit sa bouche. Du sang. Un goût de sang. Et quelque chose d'autre aussi, un goût de feu, ou d'essence. Il prit soudain conscience qu'il n'arriverait bientôt plus à respirer dans ces conditions ; son amant avait raison. Mais merde, il ne supportait pas l'idée d'Armand seul au milieu de cette fournaise. Pollux releva doucement les yeux vers l'autre, maintenant difficilement d'une de ses mains le bout de tissu plaqué contre sa bouche, misérable barrière contre les volutes toxiques. Ses forces s'amenuisaient. Il lui semblait que le moindre geste lui coûtait un effort insurmontable. Il tendit le bras pour attraper celui de son amant, pour s'agripper à un rocher stable au milieu de cette mer de flammes, mais son geste se suspendit brutalement, et il ramena lentement son bras vers lui.

Avait-il bien entendu ? Il se répéta les paroles d'Armand dans sa tête. « Et puis merde Pollux ! Sarah est ma famille, et en plus c’est une enfant ; tu voulais quoi, que je reste à te réconforter à l’extérieur pendant qu’elle agonisait seule dans cet enfer ? » Lentement, il les analysa, pas encore certain de la réalité de ces propos. Sarah est ma famille. Et moi, j'suis ton plan cul, c'est ça ? Tu tires ton coup et basta ? Pollux tituba, voulant s'éloigner à tout prix d'Armand. Il n'arrivait pas à croire qu'il ait pu lui dire une telle chose. Sans qu'il puisse les retenir, et sans qu'il s'en rende compte, les larmes se mirent à couler le long de ses joues pleines de sang. Le bout de tissu contre sa bouche glissa lentement, se consumant sur le sol brûlé. Pollux resta muet. « Je… je suis désolé, Pollux. Vraiment désolé. C’est juste que… je n’aurais jamais du t’emmener ici. Si tu avais été dans le champ de l’explosion, je… » Toujours pas de réaction de la part de Pollux. Un « Pardon » vint enfin, suivi d'une tentative de caresse, mais le jeune homme s'écarta. Armand était désolé, la belle affaire, vraiment. « Ne me touche pas. » murmura Pollux entre ses dents, le regard désormais dur, reculant encore d'un pas. Il sentit soudain un grand froid dans sa poitrine – signe sans doute que son coeur venait d'éclater de douleur. « Mais j'aurais dû y être, dans le champ de l'explosion. Comme ça, tu aurais été tranquille, avec ta si belle famille, hein. » ajouta-t-il. Il ne se rendait plus compte de ce qu'il disait. Peut-être qu'Armand lui en voudrait, mais il s'en foutait éperdument. Il ne voulait plus le voir. Ni un jour ni jamais. A l'instant, peu lui importait de se vendre à nouveau, de reprendre sa vie d'avant ; il voulait juste s'éloigner de cet homme qui venait de faire ressurgir en lui les plus profondes et douloureuses blessures de son être. Il recula encore de deux pas, un regard indéfinissable posé sur Armand, et s'éloigna, s'enfonçant entre les gravats, lui tournant le dos.

La douleur était désormais aiguë, transperçant son corps de toutes parts. Il se fichait de la direction qu'il prenait. Il lui semblait voir la sortie, un peu plus loin, mais ne se pressait pas. De toutes façons, il n'y serait pas parvenu – il était trop faible. Il marchait lentement, l'esprit vide, l'air hagard. Et le sang continuait de couler sur sa joue, larmes cruelles et injustes. Il avait cru se trouver dans un cauchemar, mais il vivait bien pire : la réalité.

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