point de vue de Devyn
J'ai les lèvres pincées, gardant les yeux rivés sur mon manuel de chimie. J'ignore pourquoi je me suis décidée à la dernière seconde de prendre cette option à la con, je DÉTESTE devoir travailler, à l'école. C'est d'un ennui mortel. Si ce n'était pas de l'affection que j'ai pour mon père, je serais stripteaseuse, n'importe quoi, pour ne pas avoir à tenter de comprendre des formules complexes qui ne me serviront jamais à rien. Jamais.
« Tu es belle quand tu réfléchis » que je l'entends dire. Redressant la tête, cessant de mouvoir mes jambes, je croise le regard d'Eros. Je lui tire la langue
« Tu pourrais me dire d'arrêter d'étudier pour qu'on s'envoie en l'air à la place ». Je sais que ça l'amuse, je le vois à ses traits, que je connais par coeur. On a grandit ensemble, c'est lui qui a pris ma main la première fois, le premier que j'ai embrassé, mon premier petit-ami, celui qui se bagarrait à la petite école quand un garçon disait une connerie sur moi. Le premier garçon de qui je suis tombée amoureuse. Le seul dont je suis absolument certaine d'aimer toute ma vie. On n'oublie pas son premier amour, jamais
« Je n'aurais jamais cru qu'on pouvait dévier sur le sexe après la lecture d'une page de chimie ». Je secoue la tête, passant la main dans mes cheveux pour les envoyer vers l'arrière. Je ne sais pas comment il a fait pour deviner que je lisais la même ligne trois fois avant de me rendre compte que ça n'avançait décidément pas très rapidement à ce train-là. Je soupire, ennuyée
« Je crois que tu ne comprends pas très rapidement : dérange-moi, tu veux ? ». Je sais ce qu'il cache sous son t-shirt, je connais chaque parcelle de sa peau par-coeur. Mes mains reconnaissent les endroits qui le font vibrer, mes lèvres savent exactement quelle portion de son corps il faut embrasser pour lui faire perdre la raison .
« Je vais me faire taper par monsieur Heintz-Fletch si t'a pas un A à ton interro ». Je me redresse, refermant lentement le livre, le posant tout près. Je braque mon regard sur lui, les bras croisés sur son torse, soulignant ses biceps. Ses traits sont sérieux, mais à sa manière de me regarder, je devine aisément qu'il n'en a absolument rien à foutre de la chimie, de mon interro, de mon père. Je porte un de ses chandails, je n'ai qu'un minuscule boxer ajusté et les jambes dénudées. Je me lève pour marcher jusqu'à lui, posant mes mains sur ses hanches, remontant lentement son chandail, dénouant le noeud de ses bras en m'appuyant fermement contre lui
« J'aurais du prendre anatomie ». Ses yeux bleus comme le ciel brillent d'amusement. Je crois être la seule au monde capable de le faire défaillir comme ça. Je ne suis pas jalouse, je suis pire que ça. Possessive à la rigueur, mais en toute amoureuse, c'est normal, non ? Je l'entends répondre, la voix légèrement plus rocailleuse, surement dû au fait que mes mains, sous l'étoffe de son haut, suit chaque ligne de son corps, frôlant ses côtes du bout des doigts
« Pourquoi ? ». Je lui adresse un sourire malicieux, me mettant sur la pointe des pieds pour poser mon front contre le sien
« Si y'aurait interro sur la tienne, j'obtiendrais une note parfaite ». Il rit, alors que je l'attire vers son propre lit, que je connais aussi bien que le mien. Au moment où il prend possession de mes lèvres, je me surprends à espérer que ce moment dure toujours.
Maintenant, les deux jeunes ne sont plus ce qu'ils étaient. Ils s'aimaient a la folie, n'allaient jamais se laissé. Le destin s'en mêlerais toujours, ne pouvant jamais laisser une histoire terminer de façon positive. Après la mort de sa soeur, Eros devint de plus en plus un gros con, faisant des erreurs et devenant de plus en plus casse-cou. Déchiré de voir sa fille revenir a la maison en pleurant a presque tout les jours, le père de Devyn décida de lui interdire de voir Eros en la promettant a un autre qui faisait parti d'un des clans de Nephilims. Devyn réagit avec colère, toutefois, elle aimait trop son père pour aller contre sa volonté. Elle laissa donc Eros, en attendant ses 21 ans pour se marier avec cet homme dont elle n'a jamais voulu.