VAMPIRE DE SANG FROID • Екатерина Алексеевна МЯСНИКОВА

DATE DE NAISSANCE • uc. DATE DE MORT • uc. ÂGE • Un millénaire et des poussières séculaires... Quand on aime, on ne compte pas, non ? ORIGINE • Russes, dirons nous afin de simplifier les choses, bien qu'il est évident qu'à l'époque la Russie n'en était pas même à son stade embryonnaire. Très attachée à ses racines, Iekaterina se voit parfois obligée d'adapter son identité civile à la période en cours mais elle le fait toujours avec un soucis de commémoration à l'égard de ses origines. Ainsi, elle se fait fréquemment appelée « Anastassia » dont l'étymologie grecque signifie « née une nouvelle fois » en clin d'œil à son « état particulier » comme elle aime à le nommer. RÔLE • Un simple « rien » serait définitivement bien trop réducteur. Au sein de la société vampirique, Iekaterina est un électron libre, qui n'obéit qu'à ses propres lois et agit selon son bon vouloir. Cependant, notre vénérable amie n'a rien d'une dissidente fuyant les autorités supposées la régir ; ainsi, la considérer comme une ermite plutôt que comme une réelle rebelle semblerait plus approprié.

I WANT MORE BLOOD • QUESTIONS TECHNIQUES

TRAIT DE CARACTÈRE • curieuse ; désinvolte ; impulsive ; instinctive ; philosophe ; pragmatique ; contradictoire ; aime éduquer, instruire ; respectueuse ; solitaire ; indépendante ; dissidente ; taquine ; individualiste ; mutine ; obstinée ; impétueuse ; bienveillante ; émotive ; irascible ; sauvage ; compétitive ; théoriquement humaniste, misanthrope en pratique, et parfois inversement ; hargneuse, à l'occasion ; isolée ; attachante ; susceptible ; rancunière ; entêtée ; spontanée ; animale ; sincère ; railleuse ; joueuse ; ne passe jamais à côté d'un défi ; espiègle.

CE QUE VOUS PENSEZ DES HUMAINS ? • Les humains me fascinent. Je n'irais pas jusqu'à dire que je préfère leur compagnie à celle des vampires, mais presque. Ils sont tous pleins de vie, d'enthousiasme, de défauts, de qualités, et leurs traits de caractères semblent toujours si marqués. Ils courent partout, ont la tête pleine de désirs, de frustration, de sentiments et d'émotions, de toutes ces choses qui s'atténuent au fil des années et tendent à disparaître chez nous autres créatures de la nuit. Les humains ont une capacité d'adaptation impressionnante, ils évoluent si rapidement, tandis que nous autres nous nous figeons dans l'éternité. La société humaine, c'est un peu la bouffée d'air qui m'est nécessaire de temps à autre, et dont je ne saurais définitivement me passer. J'aime leur passion, la violence de leurs éclats de voix, parfois, la dureté de leurs mots, la douceur de leur regard, leur expressivité, la manière dont ils laissent tout transparaître sur leur visage, leur aptitude à s'émerveiller pour un rien, leur beauté inexplicable, leur manière si maladroite de se mouvoir, leur naïveté et leur insouciance, leur cupidité, leur vénalité, leur stupidité, la façon dont ils s'aveuglent à l'aide d'un voile d'ignorance, passant à côté de tout ce qui est réellement beau dans la vie, leur amour pour l'art, leurs incompréhensions, leur nombrilisme. J'aime tout cela, parce que quand ils font, quand ils sont, c'est toujours avec beaucoup plus d'intensité, en le vivant beaucoup plus que nous. Les humains me captivent et j'éprouve beaucoup d'affection à l'égard de certains d'entre eux. Cela étant, je ne parviens pas à les considérer comme des égaux, et mon amour pour eux est plus comparable à celui qu'on peut avoir pour un animal domestique qu'autre chose. Aimer un humain, pour un vampire, c'est comme aimer un papillon pour un humain. On n'a que très peu de temps pour en profiter, et cet écart d'espérance de vie crée un décalage immanquable dans la relation. Un humain peut aimer des tas de papillons dans sa vie, il oubliera le premier avec le second, et ainsi de suite. Un papillon, lui, n'a le temps d'aimer qu'un seul humain. Outre tout cela, il fut un temps ou je considérais que nous étions, nous autres vampires, des parasites de l'humanité. Plus graves, et surtout plus difficiles à éradiquer, que la lèpre, le choléra, la peste, et toutes ces conneries dérisoires. Je ne parvenais pas à me détacher de ce sentiment de culpabilité qui me prenait chaque fois que je posais les yeux sur l'un des leurs. Et puis, j'ai réalisé que si nous entrions dans une compétitions avec les humains afin de définir laquelle de nos espèce parasite le plus son environnement, il m'est apparu que notre victoire n'était absolument pas assurée. Je ne porte donc pas les humains sur un piédestal. Je les aime pour ce qu'ils sont. Je les méprise aussi pour ce qu'ils sont. Et, maintenant que j'y pense, je ne crois pas avoir été très souvent capable de ne ressentir qu'un seul de ces deux sentiments à la fois.

QUE PENSEZ VOUS DES NEPHILIM ? • Cette espèce m'intrigue. M'intrigue et me répugne à la fois. Leur mentalité doit très certainement être digne d'intérêt, et j'aimerais avoir l'occasion de converser avec l'un des leurs afin de me faire une idée de leurs mœurs. Cela étant, je peine à imaginer que des humains élus par les anges afin de protéger l'humanité puissent se montrer humbles et sensés. Nous autres, vampires, avons des siècles d'expérience derrière nous, et cela nous confère une certaine sagesse, une certaine intelligence à laquelle aucune autre espèce ne peut prétendre. Nous avons des capacités qui font de nous des êtres supérieurs, mais nous avons la plupart du temps le discernement qui va avec. J'aurais tendance à penser que la majorité des nephilims n'est pas capable de faire preuve de ce type de discernement, et que le fait de se sentir investi d'une mission divine nuit à leur humilité et à leur humanité. La vérité, c'est que j'affectionne trop les humains pour supporter l'idée de les savoir investi d'un tel fardeau. Il existe aussi une autre vérité : je n'aime pas l'idée de me sentir surveillée par des membres d'une espèce à l'espérance de vie si courte, pas seulement en raison du fait que j'aime n'en faire qu'à ma guise et que j'abhorre tout type de loi, mais surtout parce que c'est un peu vexant. Pour reprendre la comparaison des papillons, c'est exactement la même chose que si on conférait aux lépidoptères des pouvoirs leur permettant d'intervenir dans la vie des humains et d'y faire régner leur autorité. Je suis certaine qu'alors ces derniers seraient offusqués et se demanderaient pourquoi ce n'est pas aux ours ou à une race un peu plus impressionnante qu'incombe un tel devoir.

PAST IS PAST • UNE VIE ANTERIEURE

u.c.

NOW, THERE WILL BE BLOOD • VOTRE 'VIE' ACTUELLE

TICKET OUTTA LOSERVILLE - adriel.

« Je m'appelle Adriel. Pas comme la petite sirène, non, elle c'est Arielle. Nan, nan, vous inquiétez pas, j'vous en veux pas ; tout le monde fait l'erreur. J'ai vingt-deux ans. Je suis étudiant. Et je n'ai rien de plus que ces maigres caractéristiques pour me décrire. Parce que, jusqu'à présent, ma vie semblait s'être donné pour mot d'ordre de se montrer aussi basique que les instincts notoires de Catherine Tramell.
Vous connaissez la routine. Je suis sûr que vous la connaissez ; vous l'avez forcément vécue. On se lève,en n'ayant à l'esprit que le moment béni où on pourra se coucher de nouveau et se perdre dans des rêves qui jamais ne se concrétiseront. On bouffe, on se lave, on s'habille, et -pour les plus courageux (ou les plus ambitieux) d'entre nous- on se fait beau. On va bosser. On revient. On rebouffe, on se lave de nouveau, on se déshabille de nouveau, et on se couche. C'est le schéma universel -métro, boulot, dodo. Je n'aurais jamais réalisé que ma vie avait pris une tournure aussi triste et monotone si, au détour d'un curieux virage sur cette longue route ennuyeuse qu'était mon existence, elle n'avait pas brusquement surgi dans mon champ de vision, jusqu'à envahir mon horizon tout entier, en chamboulant sur son passage la totalité de mes habitudes déprimantes. Je n'avais jamais sérieusement imaginé que ma vie pourrait être intéressante. J'm'étais en quelque sorte résigné. Ouais, j'avoue, durant toutes mon adolescence je courrais après les araignées dans l'espoir que l'une d'entre elle me transforme en une sorte de Spider-Man, et je crois bien que j'ai pas mal déprimé quand j'ai soudainement tilté que jamais j'irais à Poudlard. Mais je m'étais fait à l'idée. Vraiment.

u.c.

NIGHT TIME - iekaterina.

« Le noir d'abord, et les grains de terre, ensuite. Cela n'a pas été comme je l'aurais cru, comme je l'avais imaginé des siècles plus tôt. Cela n'a pas été vif, brutal et saisissant, non, ce fut lent, progressif et... sinueux. Comme si cet oxygène qui ne m'était plus nécessaire mais auquel je m'étais accoutumée se perdait dans les méandres tortueuses qui le conduisait de l'air libre à mon repli souterrain, et qu'il ne pouvait me parvenir que particule par particule. Je m'éveillais. C'était long. Et le temps, qui avait déjà si peu d'emprise sur ma petite personne, semblait aller en ralentissant, et je ne réalisais pas, non, je ne comprenais pas. Tout m'échappait. Je pouvais avoir toute ma lucidité et me faire des remarques attestant d'une profonde réflexion, quoique vaguement hors de propos, puis perdre toute conscience la seconde d'après. It's a thief in the night to come and grab you, it can creep up inside you and consume you, a disease of the mind, it can control you ; it's too close for comfort. Petit à petit, tout me revient. Je crois. C'est vague, c'est flou, ma mémoire est un puzzle incomplet, composé de pièces partiellement déchirées ou brûlées, et j'essaye de remettre tout cela en ordre, mais je n'y parviens pas. Échec. Manque de cohérence. Je sens. Je n'ai pas senti depuis si longtemps. Depuis une durée indéterminée ; conscience : je ne sais pas quand est-ce que nous sommes. Conscience : je... je sais où je suis ? Je suis dans un trou. Un néant, une cachette, un abri. Je l'ai creusé. Moi même. Il y a longtemps. Très longtemps. Dans la forêt ? Je crois. Non. Non ? Les marais... Peut-être. Conscience : je suis moi. Je suis moi, et des graviers se sont infiltrés en moi, dansant à l'intérieur de mon corps ; de la poussière, dans ma bouche, j'étouffe mais ce n'est rien. Mes membres statufiés. J'ai oublié comment bouger. J'ai oublié. Tout. Comment diriger mon corps ? Et, par dessus tout cela, il y a une chose. Une chose présente depuis le début, sur laquelle je ne parvenais pas à mettre de mot, mais qui me semble de plus en plus définissable. Une envie, irrépressible, un besoin, une motivation. Quelque chose que j'ai perçu, et qui m'a poussée à entamer ce processus d'éveil. Car avant, oui avant, je me laissais comater et... Pourquoi ? Oui, pourquoi est-ce que j'étais là ? Une voix dans ma tête, celle de cette sagesse trop longtemps refoulée qui profitait de l'occasion pour refaire surface, probablement, cette voix, elle me conseille de ne pas y songer. J'aurais le temps plus tard. Oui j'aurais tout le temps qu'il me faudra. En attendant : l'envie. Cette chose qui me pousse, m'exhorte, me propulse en avant, ne serait-ce que psychologiquement. Oui, je vois clair à présent, et je sais, je crois que je sais, ce qui a déclenché tout cela. It's a thief in the night to come and grab you, it can creep up inside you and consume you, a disease of the mind it can control you ; I feel like a monster.

u.c.